Le cas récent est celui du colonel Adrien Kadende qui a reçu des balles d’un policier à la prison de Rumonge où il était détenu, il y a deux semaines. Le lendemain, au lieu d’être transféré dans une structure de soins, il a été emmené à Bujumbura à la prison centrale de Mpimba alors que des médecins de l’hôpital militaire de Kamenge avaient évoqué l’urgence d’une intervention chirurgicale. Le directeur de la prison de Mpimba, Déo Bigirimana s’oppose toujours à son hospitalisation plus de deux semaines après bien qu’il ait des balles dans son corps.
L’autre exemple est celui du nommé Juvénal Ndayishimiye, un ancien des Forces Armées Burundaises comme le précédent, âgé d’une soixantaine d’années ; il a été arrêté à Makamba et torturé par un policier qui devait assurer sa garde. Malgré qu’il fût dans un état critique, le chef de poste Kibago où il était détenu avec un autre prisonnier, a refusé qu’ils se fassent soigner. C’était le 16 Avril 2017. Durant les deux jours qui ont suivi, ils ont continué à vivre le calvaire dans ce cachot. Au 4ème jour, tous les services sanitaires du coin où ils ont été conduits ont refusé de les accueillir de peur qu’ils ne meurent avant toute consultation. Plus tard, ils ont été transférés à l’hôpital militaire de Kamenge à Bujumbura mais son codétenu n’a pas tenu, il avait déjà rendu l’âme.
Les militaires et policiers détenus à la prison de Gitega pour tentative de coup d’Etat n’ont pas également le droit de se faire soigner à l’extérieur de la prison. Une source de la RPA affirme que la décision a été prise dans une réunion de sécurité régionale à Gitega au centre du pays. Le commissaire régionale de police Thaddée Birutegusa serait chargé de l’exécution de cette décision.
La 2ème catégorie des personnes persécutées en étant déjà en détention est celle taxée d’être contre le 3ème mandat de Nkurunziza. On peut citer Bertrand Niyongabire arrêté le 11 Décembre 2015, au lendemain des attaques sur les camps militaires. Il a été conduit dans l’un des cachots du service national des renseignements où il a été torturé et amputé de 2 doigts. Une torture qui a affecté son intellect jusqu’à être interne à l’hôpital psychiatrique de Kamenge. 8 mois après son internement, il a été retiré de force de cet hôpital par le directeur de la prison de Mpimba en compagnie de plusieurs policiers pour le ramener en détention. Suite au traumatisme subit, il n’a toujours pas retrouvé l’usage de la parole.
En plus de ces personnes citées, il y a ceux qui sont mortes par manque de soins. Notamment Bienvenu Busuguru, décédé à l’âge de 32 ans le 13 Mars 2014 des suites d’une pneumonie. En détention à la prison de Mpimba, il venait de passer plus d’un mois à réclamer des soins médicaux dans un hôpital approprié.
On ne peut que citer cela, sinon la liste des morts en détention suite au refus d’accès à des structures sanitaires adéquats est exhaustive.