« L’association compte actuellement 600 taxi-motards qui stationnent sur les 8 parkings réservés aux motos dans la ville de Ngozi ». Tels sont les propos d’Aboubacar Mpemumugongo, représentant de cette association dans la province de Ngozi.
Plus de 200 taxi-motards parmi eux mènent « une vie de misère sans égal », a-t-il précisé. Depuis le début de cette période électorale, et plus précisément de la crise politique et sécuritaire, leurs patrons, propriétaires de ces motos, ont eu peur et ont voulu protéger leurs motos. Ainsi, « plusieurs motos ont été retirées de la circulation par ces mêmes propriétaires de crainte qu’elles ne soient brûlées ou volées, comme cela s’est remarqué dans la ville de Bujumbura », a-t-il constaté. « D’autres patrons se sont exilés en emportant leurs motos ou après les avoir vendues », poursuit le représentant de l’AMOTABU à Ngozi.
Il poursuit en signalant que certains des propriétaires qui ne les ont pas vendues se sont improvisés taxi-motards alors qu’ils ne disposent ni de permis de conduire, ni d’amabilité de conduire, ce qui a occasionné de nombreux accidents à Ngozi ces derniers mois. Des sources au sein de la police à Ngozi énumèrent ainsi 2 cas de décès liés aux accidents routiers durant cette période électorale émaillée de crise politico-sécuritaire.
Une vie de misère et l’obligation de partager une moto entre 2 motards
Ces taxi-motards en chômage, rencontrés au parking du marché central de Ngozi, ne savent pas sur quel pied danser. Pour les uns, leurs familles passent toute la journée sans avoir de quoi mettre sous la dent. Pour les autres, c’est la question en rapport avec le paiement du logement qui s’impose. Ils affirment avoir passé deux mois sans payer les loyers. Ils n’espèrent pas que les propriétaires de leurs maisons vont tolérer cela pour ce mois-ci. Pour y pallier, ont-ils affirmé, ils ont décidé de renvoyer leurs familles sur leurs collines d’origine et de se partager à tour de rôle les motos restantes à Ngozi.
Aboubacar Mpemumugongo, numéro un de l’AMOTABU à Ngozi, se dit sidéré par cette situation désastreuse. D’après lui, l’association n’est pas à mesure d’y remédier car, a-t-il indiqué, « même les taxi-motards en service ne trouvent plus de clients ». Ainsi, un taxi-motards peut verser actuellement 10.000 FBU par jour, comparés aux à 15.000 FBU versés par chaque taxi-motard avant la crise et la période pré-électorale, a-t-il conclu.