« La contribution de l’administration dans la lutte contre ce phénomène de mendicité est une action indéniable », indique Emile Gahungu, chef de zone Ngozi Mairie. Selon lui, depuis l’année passée, l’effectif de mendiants dans la ville de Ngozi n’a cessé d’accroitre.
« Dans les années antérieures », continue cette autorité, « cette activité dénigrée était exercée par les personnes en âges avancées et handicapées ».
« Actuellement ces sont les hommes et femmes actifs qui l’exercent », regrette le chef de zone Ngozi Mairie.
Des familles de cultivateurs, sur leurs collines d’origine, sont toutes venues dans la ville, y mener cette activité, a remarqué la patronne d’un restaurant dans le quartier Shikiro, tout près du marché central de Ngozi. Pour elle, ces mendiants en état actif, n’ont plus honte de quémander car, en plus d’être nourris, ils gagnent quelquefois, un revenu journalier supérieur à celui d’un fonctionnaire de l’Etat, a-t-elle fait le constat.
Misère ou comportement adopté ?
Ces mendiants témoignent qu’ils exercent cette activité pour sauver leurs familles de la misère. D’autres font savoir qu’ils ne disposent pas d’assez de terres arables pour nourrir et assurer l’existence de leurs familles.
Les jeunes mendiants, quant à eux, indiquent qu’ils sont orphelins, sans abri et rescapés de la crise de 1993, raison du choix de mener cette activité.
La population de la ville de Ngozi ainsi que les voisins de ces mendiants n’y vont pas sur quatre chemins. « Pauvreté n’est pas vice », ont t-ils ajouté.
Ils accusent certains mendiants d’avoir abandonné leurs propriétés et venir en ville à cette fin.
Ils leur conseillent d’abandonner cette activité honteuse et de s’initier à des initiatives leur permettant de préparer leur avenir.
Pour y arriver, ils demandent à l’administration de mettre en place, une politique de création d’emploi.
L’administration communale de son côté affirme concevoir des projets de lutte contre la pauvreté, mais regrette le manque de moyens financiers.
Enfin, elle promet de multiplier des réunions de sensibilisation sur la lutte contre la pauvreté et demande à la population de s’organiser en associations.