La population démunie résidant dans le site Kabusonga, secteur Camakonbe en commune Mugina mène une vie de misère sans équivoque. A part le manque criant d’eau potable et de lieux d’aisance qui les hantent, ces rescapés de l’éboulement sont aussi victimes des maladies des mains sales.
« Voilà bientôt deux ans que nous n’avons pas de latrines dans notre site » : se plaint Antoine Maniragaba, rescapé de l’éboulement de la montagne de Gitumba. Ce sexagénaire, père de 4 enfants se dit choqué du fait que jusqu’aujourd’hui le site de Kabusonga n’a pas encore bénéficié d’eau potable et de latrines. « Depuis notre arrivée dans ce site, les conditions de vie ne cessent de s’aggraver » poursuit-il. Actuellement, ce site héberge environ 900 personnes reparties dans 126 ménages, vivant dans des conditions très précaires.
Au manque de l’eau potable, poursuit ce chef de famille, s’y ajoute aussi le paludisme et les maladies des mains sales qui, dans la plupart des fois, sont à l’origine des décès depuis la création de ce site. « Tout ce monde se soulage dans les forêts ou dans les toilettes des voisins », a-t-il martelé. De plus, affirme t-il ; « cette situation engendre actuellement un conflit entre les propriétaires de ces latrines et des rescapés car on se sert gratuitement de leurs latrines alors que même au marché, cette action est payant ».
Mariam Ntirandekura est la voisine de ces rescapés. Elle indique avoir vidé deux toilettes à cause des ces rescapés qui fréquentent incessamment et gratuitement sa latrine. Pour elle : « si l’administration ne construit pas les latrines pour ces rescapés, je vous assure que bientôt, je vais fermer la mienne ».
Un site à la portée des maladies des mains sales.
Les infirmières qui travaillent au chef-lieu de la commune Mugina indiquent que des maladies des mains sales sont apparus dans le site : « C’est entre autre le choléra et la typhoïde ». Les rescapés précisent : « Plus de 60 % des rescapés sont victimes des maladies des mains sales dans le site de Kabusonga » indique Melchior Ndaruzanye, résidant dudit site. Selon Nestor Kubwayo, le site ne dispose même pas d’une structure sanitaire dans ses environs. L’administration communale se dit préoccupée par cette question. Elle affirme s’entretenir avec des bienfaiteurs pour aider dans le déménagement de ces rescapés vers un endroit bien aménagé.