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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Gitega : Les enfants de la rue en forte croissance

novembre 28, 2016
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Au centre-ville de Gitega ainsi que dans les quartiers, le nombre des enfants de la rue devient de jour en jour croissant. Vivant dans un contexte de grande précarité, ils sont reprochés d’une rare violence et sont stigmatisés comme des marginaux, des délinquants et sont la terreur de la population surtout pendant la nuit. L’administration et la population se rejettent la responsabilité, alors que le 26 novembre a été instituée journée mondiale des enfants de la rue. 
 
De par sa position stratégique, le centre-ville de Gitega est l’un des plus importants points de ralliement des enfants de la rue. Un groupe de 5 à 1O enfants prennent position devant les entrées des restaurants. D’autres groupes flânent à travers les parkings des bus et taxis, sans doute pour voler, selon les voyageurs.  
 
Une fois dans la rue,  ces enfants sont obligés de s’initier à tout pour survivre au détriment des citadins. Ils mendient et exercent le vol. Ces enfants, dont le chiffre exact reste inconnu car variant du jour au lendemain, proviennent de différents coins du pays. Certains disent qu'ils sont natifs des provinces comme Karuzi, Kayanza, Ngozi et Muramvya et ailleurs. D'autres disent qu'ils proviennent des communes de la province Gitega, et même de certaines collines environnants la ville de Gitega.
 
Ces enfants expliquent différemment les raisons qui les ont poussés à la rue. Certains disent que c'est la pauvreté de leurs parents à tel point qu'ils mangeaient rarement, d'autres parlent de disputes répétitives de leurs parents et d'autres enfants disent qu'ils ont fui les mauvais traitements qui leur étaient infligés par leurs belles-mères.  
 
L'administration prend de temps en temps des mesures visant à les faire retourner chez eux ; mais ils reviennent deux jours après en ville.
 
Ces enfants de la rue expliquent qu'ils quémandent de l'argent à travers les rues de la ville, au marché et dans différents parkings des véhicules de transport en commun. Ils ajoutent aussi que pour manger, ils se pointent aux entrées des restaurants pour récupérer les restes de nourriture laissées par les clients. Ces derniers, selon toujours ces  enfants, leur offrent souvent une certaine somme d'argent comme 50 francs ou 100 francs. 
 
Certains de ces enfants de la rue avouent cependant qu'ils exercent le vol comme mode de survie. Ils volent dans les camions de transport en provenance de la Tanzanie, au marché, dans les rues, et surtout pendant les heures avancées de la nuit les weekends où ils prennent comme cibles faciles les prostituées qui vont et viennent entre les boîtes de nuit, nous indiquent certains de ces enfants.
 
Selon un défenseur des droits de l'enfant, le phénomène des enfants de la rue est le résultat d’un relâchement familial dans l’éducation. « Quand la famille ne remplit plus son devoir envers l’enfant, ce dernier trouve la rue comme son second foyer. La rue devient comme une opportunité pour lui par sa liberté et la débrouille qu’elle procure », souligne-t-il.
 
Selon cet homme de droit, la place de l’enfant n’est pas dans la rue : « il devait plutôt grandir dans un milieu familial, dans un climat de bonheur, d’amour et de compréhension pour l’épanouissement harmonieux de sa personnalité ». Il déplore que certains considèrent ces jeunes comme une cause de trouble à l'ordre public alors que c’est  la faute de la communauté entière.
 
 « Si le gouvernement constate que la famille n’est plus en mesure de remplir ses obligations, il a le devoir de créer un mécanisme qui donnera aux familles pauvres l’accès gratuit aux services sociaux de base », a-t-il ajouté. 
 
Suite à la crise politico-sécuritaire depuis avril 2015, il n’y a quasiment plus d’organisation pour s'occuper de cette catégorie d'enfants. Plusieurs enfants de la rue réclament cependant la création de centres où ils apprendraient des métiers. 
 
Les effectifs des enfants de la rue à Gitega ont été gonflés par les enfants de la rue chassés de la capitale Bujumbura. Ils se comptent maintenant à plus de deux cent, alors que le centre-ville de Gitega n’en comptait qu’une cinquantaine il y a deux ou trois ans, selon des organisations locales de la société civile. Un constat fait le 26 novembre, journée dédiée aux enfants de la rue dans le monde entier.
 
Les dernières statistiques du Ministère de la solidarité sur la situation des enfants de la rue datent de 2010 et faisaient état de 2.661 enfants de la rue dans la seule Mairie de Bujumbura.
 
La journée internationale des enfants de la rue a été créée par l'UNESCO en 2009 pour que tous les pays membres de cette organisation commémorent cette journée et agissent sur la situation des droits des enfants de la rue.
 

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