Les habitants de la zone Gasenyi, commune Mutimbuzi de la Province Bujumbura dans les environs du chantier du Palais Présidentiel sont dans la désolation totale. Les services de l’Etat ont démoli bon nombre de maisons de cette localité pour libérer un espace de 40 hectares pour ce futur palais.
Ces familles sont composées de policiers et militaires, qui avaient déjà été chassées des camps il y a quelques années. « Rappelez-vous comment certains d’entre nous avons été expulsés des camps militaires. Maintenant que l’on avait construit pour nos familles, voilà que nos maisons sont démolies par l’Etat. L’Etat nous poursuit mêmes jusque dans nos parcelles et démolit nos maisons sans indemnités », s’indigne une victime.
Les personnes dont les maisons ont été démolies ne voient pas comment ils vont recouvrer les crédits contractés à la banque. « Bon nombre parmi nous sommes des militaires, d’autres des policiers. Nous avons des difficultés à accéder aux crédits des banques du fait que nos salaires sont maigres. Le peut que les banques nous avaient accordé a servi à un certain niveau pour la construction de nos maisons. Des amis qui ont eu pitié quand on nous a chassé des camps nous ont aussi aidés. Et voilà que nos maisons acquises difficilement sont démolies sans indemnités. Comment allons-nous faire avec nos familles ? », déplore une autre victime.
Une commission chargée du suivi des démolitions a été mise sur pied, mais les victimes disent n’avoir pas confiance en elle. Les membres de cette commission sont accusés de vouloir forcer les propriétaires des maisons démolies à signer des documents « préparés à leur insu et dont le contenu n’a pas été discuté ». Certains des propriétaires de maisons ont accepté de signer, tandis que d’autres refusent totalement d’apposer leurs signatures.
Les militaires et les policiers victimes de ces démolitions disent qu’ils ont été profondément choqués par leurs frères d’armes qui ont aidé les démolisseurs. Ils implorent les organisations de défense des droits de l’homme de plaider en leur faveur.