Ces réfugiés burundais font deux à trois jours de voyage à pieds avec des bagages pour atteindre le camp de Nakivale, un parcours de combattant pour ceux qui y arrivent.
« Pour arriver en Ouganda, cela n’a pas été du tout facile. En cours de route du côté tanzanien, on arrête les gens et on nous a obligés de passer par des forêts pendant deux jours. Sinon, on nous aurait arrêtés car on s’est évadé du camp. Il nous était impossible de partir librement », explique un réfugié qui a quitté la Tanzanie.
Pour parvenir en Ouganda, les réfugiés bénéficient de l’aide de certains tanzaniens. « Un jour, j’ai été hébergé chez un pasteur qui m’a confié à un éclaireur pour m’orienter dans la forêt, afin que je ne sois pas arrêté par la police tanzanienne », avoue l’un d’eux.
Avant de quitter la Tanzanie, de nombreux burundais ont été obligés de vendre leurs biens ou de les abandonner. « On a apporté quelques effets personnels, mais on en a laissé d’autres à nos voisins comme les sacs de couchage car on ne pouvait qu’en porter peu. Certains ont vendu leurs biens pour pouvoir se payer les frais de déplacement », ajoute un autre burundais qui a préféré migrer vers l’Ouganda.
Aujourd’hui, ces réfugiés affirment qu’ils mènent une vie bien meilleure en Ouganda qu’en Tanzanie, et que d’autres réfugiés burundais continuent de quitter les camps tanzaniens pour Nakivale.
« Ici, on peut aller chercher du bois de chauffage librement sans être malmené comme à Mutenderi en Tanzanie. Et quand je travaille aux champs pour une personne quelconque, je suis rémunéré et même parfois en vivres », témoigne un autre réfugié.