La décision de diminuer encore une fois la ration alimentaire, distribuée aux réfugiés Burundais au camp de Nduta en Tanzanie, a été déclarée lors de récentes réunions animée par le chef de ce camp. Ce dernier a accusé les réfugiés de revendre ces aliments en dehors du camp.
« Ils menacent de diminuer encore la ration alimentaire pour le simple fait que nous vendons la nourriture en dehors du camp. Ça fait deux ans maintenant que nous sommes dans ce camp et on mange toujours la même chose. Si l'on vend la nourriture que l'on nous donne, c'est pour varier un peu l'alimentation. Personne ne vend la nourriture, si peu soit elle pour seulement de l'argent », explique un des réfugiés du camp de Nduta.
Ces Burundais estiment que cette décision de diminuer la ration alimentaire vise plutôt à les faire rentrer au Burundi.
« Ça fait des jours qu'ils essaient de sensibiliser les réfugiés de rentrer au Burundi. Donc s'ils veulent atteindre leur objectif, diminuer la ration alimentaire est le moyen le plus efficace pour pousser le plus de réfugiés à rentrer. La dernière fois qu'ils ont diminué la ration alimentaire, des réfugiés se sont inscrits pour se faire rapatrier non pas par volonté mais parce qu'ils préféraient mourir de faim dans leur pays plutôt qu'au camp », ajoute le même refugié.
La situation est préoccupante pour ces Burundais exilés à Nduta. Ils demandent au HCR et aux Burundais qui le peuvent de trouver une solution à ce problème.
« Pourquoi veulent-ils nous rapatrier alors que les mêmes problèmes qu'on a fui sont toujours persistants ? Le camp a été infiltré par des Imbonerakure, rien ne nous assure que si l'on rentre notre sécurité sera garantie. On demande alors à l'Etat Tanzanien et au HCR de nous délocaliser », poursuit notre source.
Ce n’est pas la première fois que pareille décision est prise, avec à chaque fois des explications différentes. Au mois d’octobre 2016, la ration a été diminuée du fait de « l’arrivée de nouveaux réfugiés » dans ce camp. Et au mois de février, elle a été réduite pour cause de « manque de budget ».