Depuis lundi dernier, un climat de tension persiste sur la colline Kiderege entre les rapatriés et les anciens résidents. Un conflit foncier est à l’origine de ce climat malsain. Les rapatriés exigent aux résidents d’abandonner définitivement leurs propriétés qu’ils exploitaient depuis des décennies en leur faveur.
Les habitants de Kiderege font savoir que si rien n’est fait dans l’immédiat, les tensions risquent d’engendrer des effets plus néfastes.
« C’est très désolant car nous pensons que d’un moment à l’autre ces conflits peuvent éclater. Ils sont peut-être venus de leur gré, mais nous ignorons encore leurs intentions. Mais que ce soit les résidents ou les rapatriés, cela risque d’emporter des vies des deux côtés », s’exclame un habitant de Kiderege.
Ces habitants de Kiderege de la zone Kazirabageni lancent un appel urgent aux autorités provinciales de Makamba, leur demandant de se rendre sur terrain pour assainir cette vive tension observée entre les ces deux camps.
« Nous demandons que les autorités viennent apaiser, qu’elles proposent la façon dont nous devons partager ces terres. Je suis sûr que si c’est le Président lui-même qui vient ici, personne ne va passer outre ses dires. Or, ceux qui viennent tranchent le conflit à leur façon. Par exemple, ceux qui rentrent de la Tanzanie ont été sensibilisés que les personnes qui se trouvent dans leurs propriétés doivent les quitter définitivement. Si c’est ainsi, il faut qu’ils viennent le dire ici en notre présence, et nous autres résidents prendront nos dispositions », explique un résident concerné par les menaces d’expusion.
Après l’échec de la police à calmer la situation entre ces habitants, il a fallu l’intervention des militaires du camp Nyanza-lac qui ont arrêté neuf personnes ainsi que le chef de colline Kosani Minani. Ce dernier est pointé du doigt comme source de ces tensions, car ayant refusé la mise en application de la décision du Tribunal spécial des Terres et autres biens ; laquelle décision favorisait le partage entre résidents et rapatriés.
Le CNARED appelle à la prudence dans la gestion de ces conflits
Selon le président de la plateforme de l’opposition CNARED-Giriteka, la Commission Nationale des Terres et autres Biens (CNTB) et l’administration provinciale de Makamba doivent régler rapidement ces conflits fonciers entre les rapatriés et les résidents, mais avec toute la prudence possible.
« Nous avons constaté qu’il y a une dérive qui consiste à chasser systématiquement les résidents et les exproprier, au profit des rapatriés sans considération aucune et sans analyser dans quelles circonstances le résident a reçu cette propriété. Le principe de réconciliation devrait consister en la partage de la propriété entre les deux parties ; mais malheureusement, le pouvoir CNDD-FDD ne le fait pas et laisse la CNTB chasser les résidents, qu’ils soient Hutus ou Tutsis. Cela crée des tensions sociales au lieu de résoudre les problèmes. Et c’est dommage que l’administration n’arrive pas sur les lieux pour constater ce qui se passe entre les résidents et les rapatriés. Il semble que le pouvoir est dans la rue aujourd’hui », s’indigne Charles Nditije président du CNARED.
Après l’échec de la police à calmer la situation entre ces habitants, il a fallu l’intervention des militaires du camp Nyanza-lac qui ont arrêté neuf personnes ainsi que le chef de colline Kosani Minani. Ce dernier est pointé du doigt comme source de ces tensions, car ayant refusé la mise en application de la décision du Tribunal spécial des Terres et autres biens ; laquelle décision favorisait le partage entre résidents et rapatriés.