Aujourd’hui, ce réfugié est cultivateur de maïs et de haricot ; un métier qu’il a appris en exil à ses dépens : ‘’ Je me suis réfugié au Rwanda en Décembre 2015 et j’ai atterri au camp de Mahama. La vie était très dure et j’ai décidé de vendre une parcelle que j’avais au Burundi. L’argent que j’ai tiré de la vente m’a permis d’acheter une terre cultivable ici à Kayonza. Une partie, je la cultive ; l’autre je la loue.’’
Selon ce réfugié burundais, ce métier a eu un apport financier dans sa famille depuis qu’il a commencé, ses enfants mangent à leur faim et vont à l’école, l’épouse ne manque de rien et ils arrivent à payer le loyer à temps, se félicite Monsieur Karikurubu.
Célestin Karikurubu fait travailler d’autres burundais réfugiés dans ses champs, mais aussi des rwandais ; à qu’il rémunère et à leur tour parviennent à faire vivre leurs familles.
Les réfugiés burundais de Kayonza se sont rassemblés en coopérative d’entraide qui leur permette d’arrondir les fins de mois ou à réaliser leurs projets : ‘’ Des fois, je n’ai pas besoin de travailleurs dans mes champs, mais ces derniers ont chaque jour des besoins à combler. La coopérative leur offre des prêts à rembourser sans intérêts. Moi aussi, des fois je contracte un prêt pour pouvoir acheter des semences ou des engrais.’’
Dans ses projets à venir, Célestin Karikurubu veut se lancer dans l’élevage de poules et dans le transport en commun, notamment le moto-taxi. Il appelle ses compatriotes réfugiés au Rwanda de se lancer dans le business pour ceux qui le peuvent, à d’autres de ne pas se tourner les pouces.
Un des employés de Karikurubu affirme être devenu cultivateur à défaut d’un autre travail : ‘’ Au Burundi, j’étais soudeur mais ici ce métier n’est presque pas exercé, très rarement en été. Comme je devais vivre avec ma famille, je me suis converti en cultivateur. Je ne pouvais rester les bras croisés au camp de Mahama. J’appelle les autres réfugiés à se chercher du travail au lieu d’attendre l’argent du HCR qui n’est pas suffisant pour toute une famille’’, conseille-t-il.
Certains burundais réfugiés au Rwanda sont des employés de champs pour les propriétaires, d’autres sont parvenus à avoir leurs propres terres et créent ainsi de l’emploi pour leurs compatriotes et les rwandais.
Article de presse sur l’émission Turiho du 1er Janvier 2019. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.