Les femmes réfugiées au camp de Nduta effectuent un trajet long de 5 kilomètres pour aller s’approvisionner en bois de chauffage dans la forêt environnant le camp. Les réfugiés les plus anciens du camp qui occupent les zones 1 à 12 sont ceux qui doivent effectuer ce trajet, car leurs campements sont éloignés de la forêt.
Très tôt le matin, les femmes se lèvent pour aller chercher du bois et rentrent au camp étant épuisées.
Les réfugiés affirment qu'elles rencontrent également des difficultés, notamment les tanzaniens qui s’opposent à leur présence. « Je suis épuisée. Un tanzanien de la communauté des Baha nous a retrouvé dans les bois, il nous a demandé la personne qui nous a autorisée de prendre son bois. Par crainte nous avons répondu : personne. Alors il a pris un bâton et allait nous frapper s'il n’y avait pas la présence des hommes du camp », explique une réfugiée.
Dans cette même forêt, certaines femmes ont été victimes de viol, et des cas d’assassinats ont aussi été rapportés. Les hommes accompagnent désormais les femmes pour assurer leur protection.
« J'accompagne ma femme et je ne suis pas le seul. Nous le faisons pour les protéger, car elles rencontrent beaucoup de problèmes. Elles sont violées et même tuées, plusieurs cadavres de femmes qui étaient allées chercher du bois de chauffage ont été retrouvés dans la forêt. Il y a des hommes aussi qui ont failli être tués par des chiens lâchés sur eux », témoigne un homme réfugié à Nduta.
Ces problèmes de sécurité ont pris de l'ampleur depuis le mois d'octobre 2016, quand le camp de Nduta en Tanzanie a été élargi pour accueillir de nouveaux réfugiés.