Sur cette attestation datée de ce 19 mars 2018, il est mentionné que Simon BIZIMANA a été admis à l’hôpital de Cankuzo le 14 mars 2018 pour sortir mort le 18 mars 2018 à une heure du matin. De plus, il a été hospitalisé pour accès palustre grave et a été mis sous perfusion de quinine même si le test de gouttes épaisses a été négatif.
Ici, des interrogations s’imposent. Simon Bizimana est mort, il y a deux jours. Fallait-t- il délivrer une attestation médicale ? La réponse est la négative.
Dans la pratique de la médecine, l’attestation médicale est délivrée en cas de transfert d’un patient d’un établissement sanitaire à un autre. Dans ce cas, le diagnostic d’un patient peut figurer sur l’attestation car elle passe confidentiellement d’une main d’un médecin à celle de son collègue médecin ou à celle d’une commission médicale ad hoc.
L’attestation médicale délivrée pour usage administratif ne comporte jamais le diagnostic d’un patient qui revêt un caractère confidentiel. Dans les deux cas, l’attestation médicale est délivrée lorsque le patient est encore en vie. Si un patient décède, le médecin délivre un certificat de décès et non une attestation.
L’autre interrogation : Le médecin qui a délivré cette attestation voulait-t-il transférer ce patient Simon Bizimana ? Non. Il a, lui-même, mentionné qu’il est sorti de l’hôpital décédé.
Est-ce par erreur qu’il a délivré une attestation médicale et non un certificat de décès ? Selon un spécialiste en médecine, aucun médecin ne peut jamais confondre les deux usages de ces deux types d’attestations et encore moins celui du certificat de décès. Si tel est le cas, le médecin a été contraint de le faire ou a accepté d’être complice d’un crime ignoble, conclut un spécialiste en médecine.
De ce qui précède, il ressort que la police de Cankuzo, par ailleurs accusée d’avoir torturé Simon Bizimana, a voulu maquillé sa mort oubliant le principe sacro-saint que l’assassin laisse toujours des traces.