Certains Imbonerakure de la zone Cewe révèlent que 6 fusils ont été distribués par les hauts cadres du parti Cndd-Fdd juste avant les élections de 2015. Ces hauts cadres ont chargé le chef de zone Cewe de l’époque, Pierre Macumi, de contrôler l’utilisation de ces armes. « C’était au total 6 fusils. Ils ont été distribués par Minani, chef des Imbonerakure au niveau provincial. Un fusil a été attribué à un certain Bakame, un autre à Mbonibogoye qui est le mari de la directrice de l’école fonndamentale Cewe. Trois autres ont été donnés au surnommé My Good, ainsi qu’à Ntakimazi et Jérôme. »
Selon les témoignages des habitants de Cewe, la deuxième distribution d’armes a été faite vers la fin du mois de Décembre de l’année 2018. Les armes ont cette fois-ci été confiées à Pierre Niyonzima, chef du parti Cndd-Fdd sur la colline Rutega, zone Cewe.
Selon toujours les mêmes sources, ces armes ont été distribuées par les hauts cadres du parti au pouvoir dans le but d’exterminer toute personne qui s’opposerait à la volonté du parti présidentiel.
Le pot aux roses a été découvert suit à une mésentente entre les deux gestionnaires ci-haut cités qui n’ont pas pu s’accorder sur le déroulement des opérations. C’est ce manque de collaboration qui, selon nos sources à Kirundo, qui a fait qu’un des groupes soit désarmé, une décision prise par le responsable du parti Cndd-Fdd en commune Kirundo. C’est ainsi que, poursuit notre source, une fouille fut opérée le 08 février 2019 au domicile de Pierre Macumi, ancien chef de zone Cewe et premier bénéficiaire de cette distribution d’armes. « Pierre Niyonzima s’est disputé avec Pierre Macumi, ex chef de zone Cewe. Ils se sont chamaillés jusqu’à vouloir se tirer dessus. Heureusement qu’il y a eu l’intervention de la police. C’était au vu de tout le monde, en plein jour. Après ce scandale, le chef du parti au niveau communal a pris la décision de désarmer Macumi et de confisquer toutes les armes en sa possession. »
Macumi Pierre a été arrêté après la saisie d’armes à son domicile mais la détention n’a duré que trois jours.
Les habitants de cette localité demandent à l’administration et aux agents de sécurité de retirer toutes les armes données à la population civile avant que le pire ne se produise.