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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

L’Union Européenne reste intransigeante et envisage des ‘mesures appropriées’ vis-à-vis de Bujumbura

décembre 09, 2015 0 2274
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Les consultations annoncées depuis plusieurs mois entre l’Union Européenne et le Gouvernement Burundais se sont clôturées ce mardi 8 décembre 2015 à Bruxelles. L’UE envisage des « mesures appropriées » contre Bujumbura qui affiche des manquements à leur partenariat. Le Gouvernement de Nkurunziza estime pour sa part avoir donné tous « les gages de sa bonne volonté ».

Les consultations entre l’Union Européenne et le Gouvernement du Burundi se sont finalement clôturées ce mardi 8 décembre à Bruxelles au terme de près de 6 heures d’échanges entre les deux parties. Ces consultations avaient été exigées par l’UE qui considère que « les éléments essentiels repris à l'article 9 de l'Accord de Cotonou n'ont pas été respectés par la République du Burundi » et nécessitaient d’analyser la situation « pour assurer le respect des éléments essentiels visés à l'article 9(2) de l'Accord, c'est-à-dire des droits de l'homme, des principes démocratiques et de l'État de droit », comme c’est mentionné dans le communiqué de presse du Conseil de l’Union.

 

L’Union Européenne juge cependant que les positions exprimées par la délégation burundaise à Bruxelles « ne permettent pas de remédier globalement aux manquements des éléments essentiels de son partenariat avec le Burundi ». Dans ce même communiqué, l’UE estime aussi que l’appel au « dialogue sincère et inclusif fondé sur le respect de l’accord d’Arusha » décidé par le Conseil Paix et Sécurité de l'Union Africaine des 17 octobre et 13 novembre 2015n’a pas trouvé de réponse satisfaisante aux vues des positions du Gouvernement de Bujumbura.

 

Face aux positions du Gouvernement dont la délégation était conduite par son Ministre des Relations Extérieures, l’Union Européenne annonce « des mesures conservatoires quant aux activités de coopération en cours  et en limitant des activités de coopération nouvelles aux actions à caractère humanitaire ou bénéficiant directement aux populations ». Mais la menace la plus importante qui pèse sur le Gouvernement Nkurunziza est l’adoption probable de « mesures appropriées » à savoir des sanctions qui pourraient être décidées par Bruxelles. Selon le communiqué de l’UE, « l'engagement ferme et opérationnel du Gouvernement du Burundi à participer dans les meilleurs délais au dialogue [sincère et inclusif] constituera un signal positif ».

 

 

Bujumbura satisfait de ces consultations, mais campe sur ses positions

 

 

Dans un communiqué de presse sorti dans la nuit, le Gouvernement du Burundi se dit « satisfait » de la réunion de ce mardi à Bruxelles qui a permis de « relancer le dialogue entre lui et l’Union Européenne ». Contrairement à l’Union Européenne qui juge que Bujumbura n’a pas donné de réponses permettant de remédier à ses manquements, la délégation burundaise dit avoir donné « tous les gages de bonne volonté du Gouvernement quant au renforcement de la bonne Gouvernance, la situation des droits de l’homme et l’état de droit ».

 

Le Gouvernement Nkurunziza note aussi « qu’aucune sanction n’a été prononcée » et se dit prêt à mettre en œuvre les engagements pris jusqu’au début du mois de février 2016« dans le respect des standards internationalement reconnus en matière d’enquêtes judiciaires et de conduite de processus nationaux de dialogue ».

 

Cette dernière position exprimée dans le communiqué du Gouvernement reste vague sur le dialogue. Le Gouvernement de Bujumbura vante depuis quelques mois la Commission Nationale de Dialogue Inter-burundais (CNDI) mise en place par le Président Nkurunziza pour mener ce dialogue devant mettre un terme à la crise. Mais les Nations Unies ainsi que l’Union Africaine insistent sur une médiation régionale en la personne du Président Ougandais Museveni pour ce dialogue entre toutes les paries burundaises sans exclusion. C’est ce même point de vue exprimé par l’Union Européenne qui insiste par ailleurs sur la tenue de ces rencontres hors du Burundi pour une participation inclusive.

 

Il faudra donc attendre deux mois pour connaître la décision de l’Union Européenne qui attend entretemps « des engagements concrets et crédibles de la partie burundaise » jusqu’à fin février 2016. Si des sanctions sont prises par l’UE, ce sera plus de 20% du budget que le Gouvernement Nkurunziza perdra. 

 

La crise au Burundi a déjà fait plus de 250 morts selon les Nations Unies, un nombre de victimes évalué à plus de 500 par la Ligue Iteka. Ce sont aussi plus de 250.000 réfugiés ainsi que des milliers de prisonniers. Une crise enclenchée par l’annonce du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat jugé illégal par l’opposition, la société civile ainsi qu’une bonne partie de la communauté internationale. Le Gouvernement est accusé par ailleurs d’avoir usé de fortes répressions vis-à-vis des manifestants anti-troisième mandat. 

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