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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le FOCODE dénonce un trafic humain de jeunes filles à destination des pays arabes

juin 10, 2016 0 2330
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Une centaine de jeunes filles ont été embarquées à destination de l’Oman et del’Arabie Saoudite en moins d’une semaine. Selon l’association FOCODE, la majorité de ces filles sont originaires de la Province de Cankuzo. Le FOCODE dénonce un trafic humain piloté par certains cadres hauts placés du parti au pouvoir CNDD-FDD en complicité avec des agents de la Police des frontières et de l’Aéroport de Bujumbura.

 

D’après des enquêtes menées par le FOCODE, en l’espace de 5 jours, 110 jeunes filles ont été embarquées à bord d’avions. Pacifique Nininahazwe, président du FOCODE, explique avoir été alerté par les habitants de la Province de Cankuzo, qui se plaignaient de la menace du député Anglebert Ngendabanka, président du parti CNDD-FDD dans cette province, sur leurs enfants.

 

« Nous avons appris qu’en Province Cankuzo, les filles étaient menacées par le Président provincial du parti CNDD-FDD, le député Anglebert. Il menaçait les filles qui refusaient de se faire inscrire, pour être envoyées en Arabie Saoudite et en Oman », explique Pacifique Nininahazwe.

 

Ce trafic de jeunes filles est organisé en complicité avec des agents de la police de l’air et des frontières ainsi que les agents de l’aéroport de Bujumbura, poursuit le président du FOCODE. « 110 filles burundaises ont déjà été embarquées dans les avions des compagnies Ethiopian Airlines et Kenya Airways à destination d’Oman et d’Arabie Saoudite. Elles portent des noms musulmans. Comment ces filles ont changé de religion à la veille de leur embarquement ? Qu’il s’agisse de leurs passeports, du billet d’avion, de la carte d’embarquement, elles reçoivent tout cela à l’entrée de l’aéroport de Bujumbura. La plupart de ces filles ne savent même pas écrire » dénonce Pacifique Nininahazwe.

 

Un trafic connu du Président Nkurunziza ?

 

Le 30 décembre 2015, dans une conférence publique, le Président Pierre Nkurunziza a déclaré qu’ils y avaient des pays qui lui avaient demandé de lui fournir des travailleurs, dont l’un lui a spécifiquement réclamé 120.000 « travailleurs ».

 

« Il y a des étudiants qui ont terminé leurs études ici mais qui travaillent en Afrique du sud, à Dubaï, en Europe et ailleurs. Nous souhaitons donc signer des accords avec d’autres pays, qui nous avaient demandé de la main d’œuvre. Il y a par exemple un pays qui nous avait demandé 120.000 personnes à embaucher mais nous allons d’abord conclure un accord sur les modalités de travail, de rémunération et de départ. Laissez-nous conclure ces accords avec ces pays, les portes seront ensuite ouvertes pour partir » a déclaré le Président Nkurunziza.

 

Le Président Nkurunziza ne cite pas les noms des pays « demandeurs », mais au sein du FOCODE, en se référant sur la rotation des vols au bord desquels ces jeunes filles ont embarqué, ils sont convaincus que ces enfants ont été vendus pour des pratiques de pédophilie et d’autres actes ignobles.

 

Le président du FOCODE s’étonne de la complicité de hauts responsables du pays dans ces crimes, alors que dans d’autres pays ces pratiques sont combattues avec la plus grande énergie. « Les pays ont décidé d’interdire l’envoi de leurs filles pour les emplois domestiques en Arabie Saoudite ou en Oman parce qu’ils avaient découvert que les filles étaient traitées comme des esclaves lorsqu’elles arrivaient dans ces pays. Certaines filles ont déclarées par exemple qu’elles avaient juste 2 heures de repos par jour et qu’à la troisième heure, elles étaient réveillées à coup de bâtons. Des pays avaient aussi découvert que beaucoup de filles sont utilisées dans des activités d’exploitation sexuelle. Les gouvernements ont combattu des réseaux clandestins qui se servaient du recrutement des filles. Au Burundi, ce recrutement est couvert par les hautes autorités. Aujourd’hui, nous n’avons connaissance d’aucun cadre mis en place pour protéger les filles burundaises », ajoute Pacifique Nininahazwe.

 

Le FOCODE signale en outre que 3 jeunes filles sont atteintes de troubles mentaux, après avoir subi ces pratiques. Aussi, parmi les jeunes filles qui ont refusé de partir dans ces pays arabes, certaines ont été intimidées par les jeunes ‘’Imbonerakure‘’du parti au pouvoir. Pour échapper à ce départ quasi forcé, certaines ont dû se marier, d’autres ont fui vers la Tanzanie.

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