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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Des Imbonerakure envoyés au front en RDC, des vies sacrifiées

Par : Josiane Muzaneza et Eloge-Divin Remesha

Des jeunes Imbonerakure, qui reçoivent une formation paramilitaire très courte avant d’être envoyés combattre sur le front en République démocratique du Congo, voient certains d’entre eux ne plus donner signe de vie, tandis que leurs familles, sans nouvelles, vivent dans l’angoisse et la détresse.

Certains Imbonerakure de la commune Cibitoke, ayant suivi une formation paramilitaire, affirment que leur vie est en danger après avoir été envoyés sur le front en RDC. Selon leurs témoignages, ces jeunes du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, sont contraints de rejoindre les zones de combat sans préparation suffisante. Beaucoup ne reviennent pas, laissant leurs familles dans la détresse, faute de reconnaissance de la part des autorités.

Les formations paramilitaires, qui durent en moyenne trois semaines, se déroulent dans différentes communes de la province de Bujumbura, notamment Cibitoke, Buganda, Mabayi, Bukinanyana et Rugombo. D’après des sources internes, tous les participants ne s’y engagent pas volontairement. Un Imbonerakure de la colline Mugina témoigne avoir fui après avoir compris le sort réservé à ceux qui partent : « Les formations se déroulent la nuit ou le jour, puis on nous envoie sur le front. Beaucoup de nos camarades n’en sont jamais revenus. »

Ce jeune raconte que la formation reçue est très brève et inadaptée aux réalités du terrain : « On nous entraîne quelques jours seulement, puis on nous met en première ligne. Nous suivons les ordres aveuglément, sans expérience. C’est pour cela que beaucoup meurent dans les embuscades, alors qu’il existe des militaires formés pour cela. »

Nos sources indiquent que les jeunes Imbonerakure choisissent la fuite ou la clandestinité. Certains affirment qu’au moins dix-neuf de leurs camarades, originaires de différentes localités de la province, ont été envoyés en RDC sans qu’aucune nouvelle ne filtre à leur sujet. « J’ai compris que ma vie était en danger. Quatre de mes amis de Mugina, huit de Rugombo et sept de Mabayi ont disparu. Nous ne savons pas s’ils sont encore en vie », confie un autre témoin.

Ces jeunes demandent au gouvernement et à leur parti de mettre fin à ces envois forcés ou, à défaut, de ne recruter que des personnes réellement capables, dotées d’un numéro matricule pour que leurs familles puissent être reconnues en cas de décès. « Le gouvernement devrait envoyer des militaires ou des policiers expérimentés, pas des jeunes sans formation », plaide un Imbonerakure.

Les formations paramilitaires sont encadrées par d’anciens combattants, assistés de rwandophones. Une fois la formation terminée, les jeunes sont envoyés combattre aux côtés de l’armée congolaise dans l’est de la RDC, dans le cadre du conflit opposant Kinshasa au mouvement M23. Plusieurs familles restent aujourd’hui sans nouvelles de leurs proches, plongées dans l’angoisse et la désolation.

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