Pénurie de médicaments et insuffisance des soins dans les prisons mettent les détenus en danger

L’insuffisance des soins médicaux et la pénurie de médicaments mettent en danger la santé des détenus dans les prisons du Burundi. C’est ce que révèle l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-Burundi) dans son rapport couvrant la période de juillet à septembre 2025. L’organisation alerte sur une situation sanitaire préoccupante et demande aux autorités de garantir aux prisonniers un accès réel à des soins médicaux.
Selon le rapport, les détenus n’ont pas un accès adéquat aux soins en raison de la faible qualité des services médicaux dans les prisons et de la pénurie chronique de médicaments. À la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura, les détenus gravement malades ne peuvent pas toujours être soignés au dispensaire interne. Ceux qui nécessitent des soins spécialisés rencontrent de grandes difficultés pour être transférés vers des hôpitaux extérieurs, faute de moyens logistiques, notamment le manque de carburant pour les transferts.
La situation à la prison centrale de Ruyigi reste difficile. L’ACAT-Burundi souligne que l’accès aux soins à l’extérieur est très limité, surtout pour les prisonniers considérés comme politiques. L’organisation dénonce également le manque de personnel médical qualifié et des infrastructures sanitaires insuffisantes, le dispensaire étant trop petit pour répondre aux besoins de tous les détenus malades.
À la prison centrale de Gitega, le suivi médical des détenus est généralement acceptable, mais certains prisonniers se voient refuser le transfert vers des hôpitaux extérieurs par crainte d’évasion, ce qui limite leur droit à des soins appropriés. À la prison centrale de Ngozi, la pénurie de médicaments est encore plus sévère, privant de nombreux détenus de traitements nécessaires.
À la prison de Bururi, les détenus atteints de maladies graves ne reçoivent que des médicaments de base temporaires, insuffisants pour traiter efficacement leurs pathologies.
L’ACAT-Burundi appelle les autorités à prendre des mesures adéquates afin de garantir aux détenus un accès réel à des soins médicaux adéquats, conformément au droit fondamental à la santé reconnu à toute personne en détention.