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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Tanzanie : Nouvel épisode Mtabila en perspective ?

Tanzanie : Nouvel épisode Mtabila en perspective ?

En début de la semaine, des représentants du HCR et du gouvernement tanzanien ont signifié aux burundais d’un des camps hébergeant les burundais, le  camp de Nyarugusu, qu’ils n’ont pas d’autres options que de rentrer chez eux au Burundi. Un avertissement sur un rapatriement forcé qui rappelle celui de 2013 au camp de Mtabila  a été aussi donné.

 

Une réunion de sensibilisation  au rapatriement  s’est tenue ce lundi 17 juillet 2023 au camp de Nyarugusu.   La réunion  qui regroupait    des représentants du Haut-Commissariat pour les Réfugiés,  des organisations humanitaires, du gouvernement tanzanien  et les réfugiés  burundais  avait pour objectif de  sensibiliser les réfugiés  au rapatriement volontaire  avec des menaces non voilées   de  rapatriement forcé.    Un délégué du HCR a expliqué aux burundais de ce camp qu’il est temps qu’ils rentrent chez eux.  Alors que les réfugiés burundais demandent depuis un certain temps d’être placés dans un autre pays suite aux persécutions qu’ils subissent en Tanzanie, le délégué du HCR dans cette réunion,  a indiqué qu’il n’y a pas  de pays  qui  souhaitent accueillir comme troisième pays  les réfugiés.  

‘’Les raisons qui vous ont fait fuir votre pays n’existent  plus. Et le rapatriement volontaire est une des solutions  durables   privilégiée  par le HCR  pour mettre fin aux problèmes des réfugiés. Ainsi donc la question du troisième pays ne concerne que les réfugiés congolais pas les burundais. C’est d’ailleurs pour cette raison que le HCR  a augmenté le paquet retour accordé aux  rapatriés burundais pour qu’ils  puissent  aisément se réintégrer.’’ A déclaré ce délégué du HCR qui s’est présenté sous le prénom de Nelson qui a ajouté  que nulle part au monde, il manque de cas d’assassinats,  donnant  ainsi l’exemple de Chicago aux Etats-Unis ‘’l’on peut tuer jusqu’à deux cent personnes par jour mais personne ne dit je n’y irai pas !’’

Prenant la parole après le représentant du HCR, le représentant du gouvernement tanzanien dans ce camp de Nyarugusu, Siasa Manjenje , a demandé aux réfugiés burundais ‘’de se réveiller’’ et d’accepter que tous les intervenants dans le secteur convergent sur l’idée que les burundais devraient renter dans leur pays.

 ‘’ Il est grand temps que vous retourniez chez vous. Vous tous réfugiés burundais se trouvant dans ce camp, faites-vous inscrire pour rentrer chez vous.’’ A dit Siasa Manjenje

Siasa Manjenje a  avoué que son pays est  au bout de la patience et pourrait passer incessamment au refoulement des réfugiés burundais. Pour lui la première étape de rapatriement volontaire a duré plus de 6 ans. L’étape en cours de sensibilisation et promotion du  rapatriement  devrait être trop courte  et  la Tanzanie devrait passer à la vitesse supérieure comme ça a été le cas au camp de Mtabila .’’ Ne nous obligez pas à le faire’’, a précisé Siasa Manjenje,

Ce représentant du gouvernement tanzanien dans  le camp de Nyarugusu  a été clair.  Il  n’y aura pas de pitié, chaque burundais devra coûte que coûte retourner dans son pays. Même pour les malades qui nécessitent un transfert  vers l’extérieur du pays, les chances seront très limitées, a-t-il annoncé.

 ‘’Nous gouvernement Tanzanien, votre hôte,  sommes sérieux sur ce  sujet. S’il advienne qu’il y ait un réfugié  qui réussisse  à obtenir des papiers pour le 3e pays, il ne pourra pas y aller. S’il parvient à sortir du camp, il ne passera pas dans différentes villes du pays. L’on pourra fermer les yeux que pour des cas de maladies nécessitant un transfert à l’étranger mais  là aussi ce ne sera pas aussi facilement.’’

Les propos du délégué du HCR décriés

L’ancien vice-président de la République, Frédéric Bamvuginyumvira déplore le discours tenu par le représentant du HCR dans ladite réunion. ‘’Le discours prononcé n’est pas digne d’un représentant du Haut –Commissariat des Réfugiés. Le HCR ne devrait pas faire la politique, il doit assurer sa mission qui est de protéger les réfugiés.’’

Cette annonce du responsable du camp Nyarugusu contredit celle faite un mois avant, à l’occasion de la journée internationale des réfugiés, par un représentant du gouvernement tanzanien. Sur les ondes de la BBC, Guerson Msigwa  le porte-parole du gouvernement tanzanien avait juré que la Tanzanie n’envisage point de refouler les burundais réfugiés sur son territoire.

En  2013,  la Tanzanie a procédé  à la fermeture du camp de Mtabila  et au renvoi de près de 36 000   réfugiés burundais. Les forces de sécurité tanzanienne les ont malmenés et  faits subir toutes sortes  d’humiliation.   Cette  menace de rapatriement forcé   pèse  donc actuellement sur les réfugiés de Nyarugusa et Nduta car comme l’a rappelé le responsable du camp de Nyarugusu,  la Tanzanie est prête à rééditer l’histoire de Mtabila.

La Tanzanie est le pays de la sous-région qui héberge plus de réfugiés burundais de la crise de 2015. Dans les deux camps de la province Kigoma, le camp Nyarugusu et le camp Nduta, les chiffres du HCR montrent que les burundais y réfugiés étaient au 30 juin 2023 égal à 126 359.

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