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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burunga et Bujumbura : des agriculteurs dénoncent le détournement des fertilisants et les pertes liées aux crédits bancaires

Des grognes s’élèvent parmi les agriculteurs des provinces Burunga et Bujumbura. Ils accusent les responsables de la distribution des fertilisants de les détourner sous les yeux des autorités administratives et appellent à l’intervention du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage.

En commune Makamba, dans la province Burunga, un commerçant nommé Bigirimana est cité comme étant le principal acteur de ces pratiques. Membre influent du parti CNDD-FDD, il a obtenu le marché de distribution des engrais chimiques en guise de récompense pour avoir construit la permanence provinciale du parti. Selon plusieurs cultivateurs, il privilégie son entourage en distribuant jusqu’à 30 sacs et plus par personne, tandis que ceux qui disposent de jetons pour un ou deux sacs repartent bredouilles au motif que le stock est épuisé. Ces paysans affirment être contraints de se tourner vers le marché noir où les fertilisants, stockés par des proches de Bigirimana, se vendent à 4 000 ou 4 500 francs le kilogramme. Le prix d’un sac de 50 kilogrammes peut ainsi atteindre 210 000 francs burundais. Certains affirment même n’avoir jamais reçu les engrais commandés l’année précédente.

La zone Gitara, en commune Nyanza, connaît le même problème. Des agriculteurs dénoncent le détournement des engrais en cours de route, qui finiraient sur le marché tanzanien. Le chef de zone, Nintunze, et son prédécesseur, Serges Nibayubahe, aujourd’hui responsable de la ligue Imbonerakure, sont pointés du doigt. Le gouverneur de Burunga, Parfait Mboninyibuka, interrogé sur le sujet, s’est abstenu de tout commentaire.

La province de Bujumbura n’est pas épargnée. Dans les communes Bubanza et Cibitoke, les cultivateurs affirment avoir reçu des engrais dont la période d’utilisation était déjà dépassée. Pour sauver leurs récoltes, ils ont dû contracter des crédits bancaires afin d’acheter les fertilisants nécessaires, ce qui les plonge dans de lourdes dettes. Certains demandent au gouvernement de reconnaître sa responsabilité et d’alléger ces dettes, craignant de perdre leurs biens hypothéqués.

De leur côté, les responsables administratifs justifient ces difficultés par le manque de carburant, qui entraverait l’acheminement des engrais vers les populations.

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