Regroupement des établissements risque d’hypothéquer l’avenir des élèves réfugiés burundais

La décision de regrouper tous les enfants réfugiés burundais du camp de Nyarugusu dans seulement deux établissements scolaires suscite une forte inquiétude parmi les enseignants et les parents. Selon eux, cette mesure compromet gravement la qualité de l’enseignement et pourrait entraîner l’abandon scolaire.

Cette décision a été prise ce mercredi 1er octobre lors d’une réunion présidée par Georges Ndalo, responsable du HCR chargé de l’éducation dans le camp. Un enseignant explique que les enfants seront répartis en deux groupes : l’un suivra les cours le matin jusqu’à 9 heures, l’autre arrivera après 9 heures pour trois heures de cours. « Avec si peu de temps, il est impossible d’assurer un apprentissage sérieux », précise-t-il.

Les conditions envisagées, avec des classes surchargées, risquent également de provoquer des troubles psychologiques chez certains élèves. Plusieurs enfants envisageraient déjà de quitter l’école, selon les témoignages des parents.

Ces derniers craignent que l’absence d’éducation adéquate ne pousse les jeunes vers la délinquance. Certains pourraient devenir vagabonds ou voleurs, les filles seraient exposées à des mariages précoces, et les garçons pourraient assumer des responsabilités d’adultes avant l’âge, soulignent-ils.

Cette décision fait suite à l’ordre du gouvernement tanzanien de fermer trois écoles fréquentées par les enfants réfugiés burundais et de leur interdire l’accès aux établissements réservés aux réfugiés congolais.