Au parlement burundais, ce qui s’y dit ne doit plus sortir

Les débats en séance plénière de l’Assemblée nationale ne seront plus diffusés en direct. Les journalistes indépendants, eux, n’auront plus accès à l’hémicycle. La décision a été prise mardi 19 août 2025, lors d’une session au cours de laquelle devait se tenir l’élection du groupe parlementaire chargé de la gestion financière de la chambre basse.
Ce jour-là, les journalistes des médias privés ont été invités à quitter les lieux, la plénière ayant été officiellement « reportée » à une date ultérieure. Cependant, les journalistes de la Radio-Télévision Nationale du Burundi étaient déjà installés. Selon des sources proches du parlement, cette mesure viserait à maintenir la confidentialité des échanges. Dans le même esprit, la diffusion en direct des séances, autrefois assurée via le compte officiel du parlement, a été suspendue.
Cette décision a surpris certains, y compris des députés de la précédente législature. « C’est un dénigrement total de la population burundaise, car tout citoyen a le droit d’être informé sur les débats parlementaires », a réagi l’un d’eux. Il estime que ces restrictions traduisent une volonté de limiter la transparence : « Dans un régime dictatorial, on agit ainsi pour éviter que des pratiques soient rendues publiques », a-t-il ajouté.
Malgré tout, ce député se veut optimiste. « Je demande aux Burundais de rester attentifs et vigilants. Tôt ou tard, on saura ce qui se trame au sein de ce parlement », a-t-il conclu.
Seuls les journalistes des médias publics, sélectionnés par les autorités, sont désormais autorisés à couvrir ce type d’événement.