Les prisonniers mis en isolement forcé à Mpimba sont Aimable Manirakiza, Vilipien Bigirimana et Fulgence Bizoza. Ils sont incarcérés pour avoir pris part aux manifestations contre la violation de la Constitution et des Accords d’Arusha par Pierre Nkurunziza dans le forcing électoral pour un troisième mandat en 2015.
Selon des sources à Mpimba, le directeur de la prison OPC2 Déogratias Bigirimana a ordonné que les trois détenus soient mis en isolement « pour une correction », sans toutefois préciser la faute qu’ils ont commise.
Les chargés de la sécurité, qui sont des détenus également et à grande majorité des imbonerakure du parti au pouvoir et qui agissent pour le compte du service national des renseignements à Mpimba, les font sortir pendant la nuit de leurs cellules d’isolement pour les tabasser violemment dans un lieu appelé communément ‘’kwisoko’’ ou marché.
« Pour éviter que leurs cris de douleurs parviennent aux autres prisonniers, ces responsables de sécurité appelés ‘’capita’’ fourrent des morceaux de tissus dans la bouche des détenus », révèlent nos sources. Au petit matin, les trois détenus sont remis en isolement malgré leur état très critique qui nécessite des soins de santé. Selon les prisonniers de Mpimba, les cellules d’isolement sont tellement obscures qu’il est difficile de différencier le jour et la nuit.
Certains des prisonniers disent craindre pour la sécurité de leurs camarades, d’autant plus que ces ‘’capita’’ sont encouragés et commandés par le directeur de la prison centrale de Mpimba. Ces mêmes prisonniers demandent secours aux différents défenseurs des droits de l’homme, avant que leurs camarades ne succombent à ces tortures.
Le directeur de la prison de Mpimba est injoignable à ce jour pour une réaction.