Les Batwas de la province Gitega demandent au gouvernement burundais de leur donner des terres à exploiter. Ils précisent qu'ils sont prêts même à se rendre dans des provinces où il y a encore de grandes étendues de terres vacantes. Ils font allusion aux provinces de Ruyigi, Rutana et Cankuzo. Là, ils croient que la densité est encore basse.
Ces Batwa disent qu'ils sont voués à la disparition effective d'ici quelques années. Ils déclarent que leur métier séculaire de poterie n'est plus rentable car, ayant été sensiblement concurrencé par les ustensiles en métal et en plastique. C'est-à-dire les cuvettes en aluminium, et bassins et bidons en plastique. Ils ajoutent que l'argile, matière première très indispensable dans la poterie est devenu très rare ces jours-ci.
Les plus âgés parmi ces Batwa se souviennent encore de belles époques d'avant la prolifération de ces ustenciles en plastique et en métal, donc avant 1993. Ils racontent que ce sont les acheteurs de pots qui se déplaçaient et les trouvaient chez eux munis des vivres frais à échanger contre des pots: haricot, manioc sec ou frais, arachides, bananes, colocases,....Et maintenant, ils regrettent et mentionnent que ce sont plutôt eux qui sillonnent des villages portant des pots sur leurs têtes à la recherche d'un éventuel acheteur qu'ils rencontrent à peine. Et s'ils parviennent à le rencontrer, ajoutent-ils, il leur donne une somme dérisoire.
Les Batwa indiquent qu'ils ont l'impression que personne ne se soucie du danger qui les guette et qu'ils ont vainement soulevé depuis un bon bout de temps, leur désir d'avoir des terres cultivables.
Quant à ceux qui disent que les Batwa ne peuvent pas pratiquer l'Agro-élevage, ils rétorquent que cela est faux et selon eux, ils envisagent d'être des agro-éleveurs car ils ont déjà constaté que la poterie ne peut plus garantir leur survie.