Les militaires burundais déployés dans la région de Cafolder en Somalie indiquent qu’ils étaient ravitaillés par avion durant les trois derniers mois. C’est-à-dire du 04 octobre 2017 au 05 janvier 2018. Ils font savoir que l’avion qui assurait ce ravitaillement a été remplacé par des véhicules ce qui a entrainé un grand retard dans le ravitaillement.
« C’est comme si on était en crise. On ne mange qu’une fois par jour, et ce à 15 heures. On n’a même plus d’eau. Même la nourriture nous parvient tardivement puisque les véhicules mettent 3 à 4 jours pour arriver jusqu’ici. Tout ça, parce que les autorités veulent que le ravitaillement se fasse désormais par voie routière et non par voie aérienne», se plaint un militaire déployé à Cafolder.
Ces militaires dénoncent un phénomène de détournement d’argent fait par certains de leurs responsables dans la vente du carburant.« On essaie d’utiliser l’eau que l’on extrait des nappes d’eau. Mais avec le chaud du soleil, ça sèche très rapidement. Notre commandant vend un fût de carburant pour 311 dollars soit disant pour nous acheter de l’eau. Quand on lui demande si c’est réglementaire, il nous répond que cela ne nous regarde pas et que si on continue à poser de questions, on se retrouvera sur la liste des effectifs militaires à réduire», dénonce un autre militaire.
Ces militaires burundais déployés dans la région de Cafolder demandent d’être ravitaillé par avion comme avant ou tout simplement supprimer cette position.« On demande au chef d’Etat-Major de nous rapatrier si ils ne sont pas en mesure de nous ravitailler. Pour ce qui est de l’eau, on demande à ce que la quantité d’eau à boire soit augmentée parce qu’on ne peut plus continuer à partager 5 litres à 8 personnes. Qu’ils arrêtent également de dilapider le carburant soi-disant pour acheter de l’eau pleine de la boue», proposent ces militaires en difficulté.