La cafétéria Tic-Tac appartient à Frédiane Manirambona, une cafétéria lui légué par son oncle. Ce dernier avait une cafétéria portant le même nom, Tic-Tac, à Bujumbura, avant leur exil. Depuis deux ans, elle y vend de l’omelette, du pain, du jus frais de fruits, du thé, des frites de temps en temps, etc. Surnommé « ku Barundi», la titulaire de ce cafétéria affirme que cet endroit lui permet de retrouver ses compatriotes et ses parentés en provenance de Kigali et ailleurs au Rwanda.
Nostalgie oblige, les clients de la Cafétéria Tic-Tac ont l’impression d’être à Bujumbura…
Non seulement le service est bon, mais également les clients burundais y retrouvent le goût et la chaleur de Bujumbura. Un de ses clients témoigne : ‘’Je suis un habitué de cette cafétéria, nous y prenons du lait ou d’autres plats préparés à la burundaise et nous sommes très satisfaits. Depuis que j’ai su que l’endroit est géré par une burundaise; j’y passe souvent. D’une part, l’endroit nous permet de nous rencontrer et d’échanger sur notre situation, d’autre part, c’est pour soutenir notre compatriote dans ses activités.’’
Cette activité n’est pas faite sans contraintes…
Frédiane y travaille seule avec un petit capital : ‘’Des fois, je vends quelques dix assiettes car je ne pourrais pas écouler plus de ces 10 assiettes par jour. Je travaille de 7 heures 30 minutes à 19 heures. Et Comme je ne suis pas capable de payer un employé ni à la maison ni à la cafétéria faute de capital suffisant ; je suis obligée de laisser mes enfants seuls à la maison, et leur apporter de la nourriture à la maison.’’
Reconnaissante qu’elle le fait en violation des droits des enfants, cette mère de deux enfants craint qu’en cas de maladie, elle ne les retrouve un jour après son travail dans un état aggravé étant restés sans garde. Des fois au retour de la maison, la jeune femme commerçante retrouve quelques matériels de sa maison dérobés, regrette-t-elle.
Frédiane Manirambona est très appréciée par ses compatriotes pour son dynamisme et devait inspirer d’autres compatriotes. Un de ses clients suggère aux jeunes de la prendre pour exemple, d’être discipliné et éviter l’alcoolisme alors qu’ils n’ont même pas de revenus. Frédiane Manirambona est aussi de cet avis, elle encourage les autres de ne pas rester les bras croisés car rien ne s’acquiert gratuitement. Cette commerçante espère gagner plus en faisant son commerce au Congo grâce au passeport lui délivré dernièrement.
Article de presse sur l’émission TURIHO du 4 Décembre 2018. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.