Désiré Niyongabo nous raconte ses premiers jours d’exil, nous sommes en 2015, après les conflits politiques qui ont éclaté au Burundi suite au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza:
‘’J’avais abandonné l’école avant même de fuir suite à l’insécurité qui prévalait au pays. Arrivé ici ; C’est vrai que nous étions hébergés depuis 2015 au camp de Mahama, mais des fois nous manquions quoi manger. Ce qui ne pouvait pas me permettre de suivre en classe en tant que réfugié.’’
Ainsi, il a commencé à chercher ce qu’il pouvait faire pour améliorer les conditions de vie. Il s’est habitué à son entourage du camp Mahama et voilà que Désiré Niyongabo se lança au commerce avec 5 autres burundais croisés sur le chemin d’exil : « Je me suis résolu à faire ce commerce des produits de beauté pour pouvoir survivre. Tout d’abord, je ne pouvais plus retourner à l’école au centre de transit parce que cela faisait longtemps que je ne fréquentais pas l’école. »
Trouver du capital n’était pas non plus chose facile
Il affirme avoir quitté le pays avec une petite somme d’argent : ‘’Je suis arrivé à Gashora en possession de 50 mille francs burundais, mais au camp de Mahama, il me restait 20 mille francs’’, d’où il avait besoin d’un appui. Comment s’y est-il pris ? ‘’J’ai dû vendre mon téléphone pour augmenter mon capital et mes amis m’ont beaucoup supporté car des fois je devais laisser de l’argent à ma femme pour préparer la sauce qui accompagne la pâte de maïs.’’
‘’Nous étions une équipe de 5 personnes, et on devait se sacrifier les uns pour les autres pour que nous réussissions la vie.’’ Certains d’entre eux ont poursuivi leurs études et les ont terminées.
Ainsi, depuis 4 ans et demi, Désiré Niyongabo fait son commerce des lotions corporelles et autres petits articles.
Avantages de ce petit commerce :
Quoique les taxes sur ce petit commerce soient élevées, Désiré Niyongabo en tire des bénéfices : « Même si je suis orphelin et réfugié, je me suis marié et je suis père d’une fillette. Aujourd’hui, nous nous débrouillons bien, et ADRA m’appuie avec des vivres et je fais des bénéfices.»
Ce réfugié burundais affirme qu’il fait des économies et peut s’acheter une moto ou une parcelle au Burundi. Et d’affirmer: « être refugié n’est pas une fatalité.»
Il conseille aux autres de retrousser les manches, et de montrer ce dont ils sont capables dans le pays d’exil et de s’adapter petit à petit aux travaux car les subsides du HCR ne peuvent pas combler tous les besoins d’un réfugié.
Article de presse sur l’émission Turiho du 31 Décembre 2019. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.