Tout a commencé la nuit de samedi de la semaine précédente dans un bistrot non loin du bureau de CARE INTERNATIONAL, branche de Ngozi. C’est à environ 150 mètres du domicile du journaliste de la Rpa-Ngozi, sis à Kanyambo. Dans ce bistrot, indique Emmanuel Ndayishimiye, il a surpris un certain Youssouf, agent du SNR à Ngozi, entrain de lui prendre en photos en utilisant son téléphone mobile et à son insu.
Après avoir été interrogé par les autres clients qui étaient dans ce bistrot sur les raisons de vouloir photographier le journaliste, cet agent leur a répondu qu’il était entrain de vérifier si son téléphone mobile pouvait prendre des photos. Et après, il est sorti du bistrot.
Emmanuel Ndayishimiye fait savoir que le même phénomène s’était aussi produit jeudi de la même semaine quand il avait été photographié par un policier dans le même bistrot. Heureusement, poursuit t-il, ce policier a été sommé d’effacer toutes les images prises.
Les habitants de Ngozi y voient dans ce comportement une nouvelle forme d’intimidation exercée par des agents du SNR pour identifier les gens, vu que la situation politico-sécuritaire actuelle dans le pays tend vers le chaos et que même les journalistes qui ne se sont pas exilés, ont été baptisés ‘’journalistes en danger’’. « Cela remonte au jour de la tentative du Coup d’Etat », ont remarqué les membres des partis politiques de l’opposition et certains étrangers résidant dans la ville de Ngozi.
Ils pointent du doigt ce Youssuff, qui est à la fois animateur de musique tout près du marché de Ngozi et agent du SNR, pour avoir été confié la mission de mener des arrestations jugées arbitraires. A titre d’exemple, précisent t-ils, « 5 tanzaniens, ouvriers de l’entreprise ‘’Kratos Entreprises Ltd’’ dans la ville de Ngozi, ont été arrêtés la nuit de ce lundi et conduits manu militari au poste de police Ngozi sous l’ordre de Youssouf alors qu’ils étaient en possession des documents complets ». Nos sources ajoutent aussi un certain Charles, représentant des jeunes indépendants de la coalition ’’Mizero y’Abarundi’’ en province de Ngozi qui, lui aussi, s’était fait arrêté par le même agent du service des renseignements il y’a un mois.
Photographier deux fois un journaliste à son insu pendant la nuit suscite des inquiétudes
Tel est le point de vue de Rubin Nyandwi, activiste de la société civile dans la province de Ngozi. Il déplore cette attitude et demande à la justice de traiter ce cas légalement. Le bureau du Service National de Renseignement à Ngozi affirme ne pas connaître ce Youssouf comme leur agent. Il déplore toutefois cet acte et demande son identification. Le substitut du Procureur de la République à Ngozi promet de s’entretenir avec le patron du service National de renseignement à Ngozi pour éclairer l’affaire.