Marcelline Bukuru, administrateur de la commune Nyabitsinda de la province Ruyigi à l’Est du Burundi, met en garde quiconque qui blâme les Imbonerakure pour leur comportement agressif. Elle a déclaré dans un discours que celui qui désavoue les  imbonerakure aura désavoué le Président de la République et Dieu qui l’a élu. 

 

En commune Nyabitsinda, les exactions des jeunes Imbonerakure sont souvent rapportées par les habitants. Pour la plupart, ceux qui sont cités sont des jeunes qui font partie des comités d’imbonerakure mis en place par l’administrateur communal.

 

« Le premier est un certain Jean Banyiyezako ; le second est Emmanuel Ntibayazi et un autre démobilisé du nom de Kampaye. Ce sont les plus connus, mais il y a beaucoup d’autres qui opèrent en complicité avec deux chefs de colline, Albert Ntabiriho et Gahungu, ainsi que le responsable communal du service des renseignements », confie un habitant. 

 

Ces comités sont élaborés dans chaque sous-colline de la commune Nyabitsinda. Les habitants de ces sous-collines subissent des traitements inhumains et dégradants comme le témoigne un habitant : « Ils ont déjà tabassé des personnes jusqu’à ce qu’ils urinent du sang. Ou bien ils te t’assènent de gros coups sur la tête. Quand les habitants portent plainte chez le procureur, le chef de zone intervient pour qu’ils ne soient pas emprisonnés », se plaint notre interlocuteur.

 

Paradoxalement, ce sont leurs victimes qui sont emprisonnées. Certains logent déjà à la prison centrale de Mpimba dans la ville de Bujumbura. Quand ils sont relâchés, Marcelline Bukuru, administrateur communal de Nyabitsinda, ordonne qu’ils soient appréhendés de nouveau. 

 

Les imbonerakure accusent à tort les habitants de détention illégale d’armes : « A Mpimba, un groupe de 4 personnes y est déjà détenu sur dénonciations calomnieuses des imbonerakure. L’administrateur communal s’implique pour qu’ils ne soient pas relaxés et le procureur va jusqu’à influencer les juges », ajoute un autre habitant.

 

Les actes des imbonerakure sont à l’origine de la détérioration de la cohésion sociale à Nyabitsinda, ce qui a entrainé certains habitants à prendre le chemin de l’exil.