« Le 11 janvier 2017, sur ordre et commandement de l’administrateur de Mishiha Anaclet Bizimana et l’OPJ Bukuru, les personnes surnommées Wakera et Mandela auraient été arrêtées. Ils étaient dans un cabaret et ont été conduits vers la colline Makangara par des Imbonerakure appelés Cimana, Kumaboko et Ndonkeye ainsi que le chef de zone Lambert ; puis tués sauvagement et enterrés directement par les même auteurs dans le cimetière de Gishingo », révèle l’activiste au terme de leurs enquêtes.

 

Les enquêtes de la ligue Iteka indiquent qu’avant d’être décapités, les deux hommes ont été amputés des jambes et des bras par leurs bourreaux. 

 

Anaclet Bizimana, administrateur de la commune Gishiha, confirme la mort de ces deux personnes et ajoute que les enquêtes sont en cours.

 

« Nous l’avons appris et nous avons mis le cas dans les enquêtes. Les corps des deux personnes ont été trouvés sur la colline. Un enfant est venu nous alerter. J’ai envoyé un OPJ pour les enquêtes. Jusqu’ici, les enquêtes n’ont pas encore montré comment ces personnes ont été assassinées », a précisé l’administrateur de Mishiha contacté. 

 

Par rapport aux conclusions des enquêtes de la ligue Iteka qui l’accuse d’avoir commandité ce double assassinat en complicité avec des Imbonerakure, l’administrateur de la commune Mishiha Anaclet Bizimana dit qu’il faut attendre les résultats de l’enquête. 

 

« Concrètement, ce que nous pouvons vous dire en tant qu’administrateur alors que les enquêtes sont en cours, je ne peux accuser qui que ce soit, ou le prendre comme auteur de cet assassinat. Ce qui est sûr est que nous avons vu que ces personnes ont été tuées dans des circonstances non encore élucidées », se défend l’administrateur.

 

 

Les familles des feux Wakera et Mandela vivent la peur au ventre. Elles craignent pour leur sécurité, d’autant plus qu’elles n’ont pas eu droit d’enterrer dignement les leurs. 

 

La ligue Iteka alerte aussi sur le fait que les mêmes familles ont reçu l’ordre de ne jamais réclamer la lumière sur l’assassinat des deux hommes. 

 

L’organisation précise que le gouverneur de la province Cankuzo ainsi que le numéro un du Service National des Renseignements dans cette province se sont beaucoup activés pour empêcher que les informations ne filtrent ; et que même les Imbonerakure qui ont exécuté les deux hommes auraient été « remerciés ».

 

La RPA a tenté de joindre par téléphone le gouverneur de Cankuzo pour qu’il s’exprime sur le cas, sans succès. Le numéro un du service national des Renseignements, Nicaise Mugande, a raccroché son téléphone dès qu’il a eu connaissance de l’identité des journalistes de la RPA et l’objet de leur appel.