Vers 20 heures mardi, un groupe composé des responsables de la sécurité à la prison armés de gourdins, de couteaux et autres armes en fer ont voulu s’attaquer aux locataires du quartier dit « mugitutsi » à la prison de Gitega. Mais ces derniers avaient eu vent de l’attaque, et les 2 groupes ont passé 3 heures à se regarder en chiens de faïence.
L’origine de ces tensions est que les locataires du quartier « mugitutsi », dont la majorité n’est pas du parti CNDD-FDD, sont reprochés de dénoncer les détournements des vivres surtout le haricot et la farine destinés aux prisonniers. « Les responsables de la sécurité dans la prison sont justement accusés d’être les instigateurs de ces détournements, avec la complicité du directeur de la prison de Gitega OPC2 Alexis Manirakiza » ; rapportent des prisonniers
Les mêmes sources affirment que les détenus sont sur le point de se révolter suite à la quantité insuffisante de nourriture qu’ils reçoivent. Selon les prisonniers, pour avoir le privilège d’être sur la liste de ceux qui gèrent les stocks, un pot-de-vin de 300.000 francs doit être versé au directeur de la prison.
Ce dernier est également accusé d’avoir dressé une liste de prisonniers politiques, de militaires et de policiers qui n’ont pas droit à des visites ou d’aliments dits d’amélioration provenant d’amis ou de la famille du prisonnier. Cette catégorie de prisonniers dont les droits sont limités n’a également pas le droit de sortie pour aller se faire soigner.
Les détenus de Gitega interpellent la direction générale des affaires pénitentiaires de prendre en main leurs cas, et de trouver des solutions afin d’éviter des soulèvements qui peuvent engendrer le pire.