Le matin de ce mardi 15 Août 2017, les réfugiés burundais du camp de Nduta, en pleurs, enterraient dignement le leur qui a rendu l’âme la veille dans un affrontement entre la police et les réfugiés. La victime s’appelle Evangeline Nizigiyimana et venait d’accoucher un bébé quand les émeutes ont commencé.
Le mari de la victime est sous le choc : « J’ai accompagné ma femme à l’hôpital pour accoucher, et tout s’était bien passé ! Un peu après, on m’a informé que ma femme était dans un état critique. Finalement elle est morte. Je pense que sa mort a été causée par les gaz lacrymogènes largués par les forces de l’ordre. Elle avait été hospitalisée après qu’on nous ait catapulté des gaz lacrymogènes lors des manifestations au Burundi. Elle était très allergique à ce genre de gaz. Donc, je ne condamne pas les infirmiers, mais plutôt ceux qui ont lancé ces lacrymogènes dans le camp », explique le mari de la victime.
Lors des émeutes, une autre femme a avorté à cause des explosions de grenades lacrymogènes qui retentissaient dans le camp de Nduta. Le bilan actualisé des victimes est de 2 morts et 50 blessés. Parmi les 50 personnes blessées, 25 sont hospitalisées au centre de santé de Nduta appartenant à l’ONG Médecins Sans Frontières.
A part les pertes en vie humaines enregistrées, les grenades lacrymogènes lancées ont endommagées deux maisons et les objets qui étaient à l’intérieur ont été brulés. Dans la zone 6, six personnes qui se trouvaient dans une même maison ont été blessées. Ce mardi, les activités étaient paralysées. Différentes ONG qui opèrent à Nduta n’ont pas travaillé. Sur six centres de santé se trouvant dans ce camp de Nduta, seul le centre de santé de MSF était ouvert et n’assurait qu’un service minimum.
Suite aux évènements du 14 Août 2017, la police tanzanienne a même empêché les cérémonies de remise des diplômes qui étaient organisées ce mardi dans le camp de Nduta pour des raisons de sécurité.