Des militaires et des policiers sont visibles en grand nombre dans plusieurs quartiers de la capitale. Ils font des patrouilles nocturnes les uns à pieds, les autres à bord des véhicules doubles cabine, d’autres encore dans des véhicules blindés. C’est une situation qui fait peur à la population. Elle y voit des signes précurseurs de l’insécurité, selon notre source.
« Je trouve que les quartiers de Musaga, Kinanira et tous ces quartiers contestataires sont cernés par la police et les militaires. On y observe beaucoup de véhicules blindés. Des militaires et policiers y font des va-et-vient. Ça nous inquiète beaucoup. »
Au centre-ville, la situation est identique. Dans l’avant midi de ce mercredi par exemple, des policiers y étaient en très grand nombre. « Au centre ville, il y a beaucoup de policiers. Certains sont en tenue tache tache, d’autres ont des uniformes d’Appui à la protection des institutions et d’autres encore ont leurs uniformes habituels. Je demande à ce que la sécurité soit normalement assurée sans faire peur à la population. »
Des militaires et Imbonerakure envoyés à l’intérieur du pays.
Selon nos sources à Bubanza, la sécurité a été fortement renforcée dans les communes de Mpanda, Musigati, Gihanga et Rugazi. Mais après le carnage de Cibitoke qui a coûté la vie à une vingtaine de personnes, les habitants de Bubanza, une province frontalière à celle de Cibitoke, se disent inquiets de leur sécurité.
« A voir ce qui s’est passé dernièrement à Cibitoke, nous avons très peur. De plus, ce jeudi on va aller voter pour ou contre le référendum constitutionnel. Le fait que les militaires nous ont déjà demandé de nous enfermer dans nos maisons à partir de 20 heures, cela ne présage rien de bon. »
Et toujours à propos de la province Cibitoke, une partie de la population habitant tout près de la rivière Rusizi a décampé depuis ce mardi soir. La raison qui les a poussés à fuir, révèlent nos sources, seraient des coups de feu tirés par les militaires en patrouille accompagnés de jeunes Imbonerakure du parti CNDD-FDD. Ces derniers, poursuivent nos sources, essayaient de faire peur aux rebelles qu’ils auraient aperçus de l’autre côté de la Rusizi.
Une autre province qui enregistre également une forte présence d’agents de l’ordre est celle de Rutana. Selon un des habitants, un grand nombre de militaires et d’Imbonerakure sont venus prêter main forte aux policiers pour renforcer la sécurité en cette période pré-électorale. Mais, au lieu de les tranquilliser, les habitants de Rutana craignent d’être massacrés par cette jeunesse affiliée au parti CNDD-FDD.