Cette peur des étudiants membres des partis politiques de l’opposition trouve origine dans le harcèlement et persécution dont ils sont victimes de la part de certains Imbonerakure, jeunesse du parti au pouvoir, en complicité avec les agents du Service National des Renseignements. Selon notre source au sein de cette communauté estudiantine, le matin de ce lundi, ils se sont réveillés trouvant des tracts sur les portes de leurs chambres.
« Des tracts sur lesquels étaient écrits ‘’ encerclez-les, bouclez-les pour les redresser. Qu’ils reconnaissent que l’université regorge de beaucoup d’opposants, mais qu’il n’y a plus de place pour ces derniers. Nous leur avons déjà arraché les canines et nous allons également leur enlever les incisives. Qu’ils sachent qu’ils ne peuvent rien contre nous car nous sommes bien protégés.’’ » Raconte un des étudiants le contenu de ces tracts
La situation se présente ainsi au moment où, la semaine dernière, trois étudiants membres de la coalition Amizero y’Abarundi ont été arbitrairement arrêtés dans les enceintes même du campus Mutanga. Jusqu’aujourd’hui, leurs condisciples ne savent toujours pas le sort qui leur a été réservé. Un des étudiants contacté espère qu’un jour ou l’autre, ces Imbonerakure répondront de leurs actes. « Nous sommes habitués à ce genre d’intimidation. Ce que je peux dire à ces Imbonerakure, c’est qu’un jour la vérité triomphera et ils devront répondre de leurs actes devant la justice. »
Un autre étudiant de l’Université du Burundi fait un clin d’œil à ces Imbonerakure pour qu’ils se ressaisissent pour éviter de subir le même sort que les jeunes qui semaient la pluie et le beau temps dans les années 90. « Je leur conseillerais de se remémorer de ce qui s’est passé dans un passé non lointain, au temps des sans échec. Ils ont disparu comme de la poussière. S’ils ne changent pas de comportement, ils finiront comme toutes les jeunesses qui ont été instrumentalisées par des pouvoirs dictatoriaux. »
Pris de peur, certains étudiants ont déjà déserté les homes universitaires.