Le burundais qui est sur le point d’être déporté est connu sous le nom de Marcel MARONKO. Il a été arrêté dans les enceintes d’une église où il mène habituellement des activités d’évangélisation. Ce qui inquiète les fidèles de cette église à Kampala, c’est la façon dont il a été arrêté. Selon eux, la police l’a interpellé pendant la nuit et prétendait que c’était sur ordre de l’ambassadeur du Burundi à Kampala.
« Nous sommes très inquiets. Il faisait déjà nuit lorsqu’il a été arrêté par des personnes à bord d’un véhicule et en tenue civile. Les fidèles ont résisté. Puis ces gens ont révélé leurs identités. C’était des policiers ougandais. Ils ont expliqué que c’était l’ambassade du Burundi qui les avait envoyés. Les fidèles ont alors refusé qu’il soit conduit à l’ambassade du Burundi. Ils ont alors décidé de l’emmener à la police. »
Le représentant des réfugiés burundais à Kampala, Frédéric NDAYISABA, évoque également la violation de la loi lors de cette arrestation.
« Ce vendredi vers 17 heures, l’ambassadeur du Burundi, les attachés militaires et d’autres employés de l’ambassade sont venus ici à bord d’un véhicule du corps diplomatique de la Tanzanie. Ils nous ont montré un mandat d’arrêt qui portait la date de ce vendredi. Ça signifie qu’il a été arrêté avant même le lancement de ce mandat d’arrêt. »
Depuis l’arrestation de Marcel MARONKO, les réfugiés burundais résidant à Kampala font des rondes à tour de rôle devant la prison pour, disent-ils, empêcher l’enlèvement de ce burundais.
« Ils voulaient l’emmener cette nuit même. C’est évident qu’il n’allait même pas arriver à destination. Nous avons perdu beaucoup de gens ici à Kampala. Les burundais vont travailler pendant la journée ou la nuit, et après ils sont portés disparus. Nous sommes très inquiets parce qu’ils les arrêtent ou les enlèvent de la même façon et ensuite ils les tuent sans que nous soyons au courant. Ils ont leur façon d’atteindre les gens qu’ils veulent et ils se débrouillent pour fabriquer des infractions de toutes pièces. »
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en Ouganda se charge déjà de cette problématique. De leur côté, les réfugiés burundais exhorte les autorités ougandaises à ne pas expulser Marcel MARONKO vers le Burundi. Elles seront responsables de ce qui va lui arriver, indiquent ces réfugiés.