Des informations que nous détenons de nos sources au sein de l’armée révèlent que le premier groupe des militaires burundais a franchi la rivière Rusizi vers l’Est de la République démocratique du Congo précisément dans le Sud Kivu, vers la fin du mois d’Octobre. C’était les militaires du 212ème bataillon commando sous commandement du Major Aron Ndayishimiye. Ce groupe se serait dirigé vers le sud de la ville d’Uvira. Le deuxième groupe est passé par Gasenyi dans la commune Buganda de la province Cibitoke. C’était des militaires du 112ème bataillon dit camp Cibitoke. Des habitants de Gasenyi disent que dans le groupe, il y avait des gens qui parlent le Kinyarwanda. Après avoir franchi la Rusizi, ce groupe s’est dirigé vers les collines surplombant la plaine de la Rusizi dans les hauteurs de Sange en passant par la localité de Cimuka.
Des combats sont signalés depuis le soir de ce jeudi entre ces militaires et les rebelles burundais du mouvement Red-Tabara dans les proximités de l’école primaire de Giti. Le groupe des militaires qui est passé vers le sud de la ville d’Uvira a traversé le camp des réfugiés burundais de Lusenda. Des informations que nous détenons de nos sources sur les lieux d’affrontements, disent que les militaires burundais opèrent ensemble avec les groupes armés congolais et rwandais. Côté congolais, ils opèrent avec les combattants Maï-Maï et le groupe Gumino des Banyamulenges dirigé par le nommé Nyamusaraba. Ce dernier entretiendrait des relations fluides avec les renseignements burundais. Le groupe des rwandais c’est le Rnc de Kayumba Nyamwasa, lui aussi sous la coordination de Nyamusaraba.
Au point de vue tactique, les deux groupes avaient pour mission de traquer les rebelles du Red-Tabara avec des éléments de coupe retraite. Un des officiers congolais qui est sur terrain mais qui a requis l’anonymat confirme ces informations.
21 personnes auraient péri dans ces combats
Dix-sept personnes parmi ceux qui ont attaqué en provenance du Burundi auraient trouvé la mort dans ces combats. Selon notre source au sein de l’armée congolaise, les victimes sont aussi bien de la Fdnb que des Imbonerakure. L’armée burundaise cache ici et là dans les maisons de la zone des combats quelques-uns des blessés, a renchérit notre source. Depuis la nuit de ce jeudi, les Fdnb tentaient de rapatrier les corps des blessés. Vers 22 heures, quelques corps des militaires Fdnb et Imbonerakure étaient déjà arrivés à Kaburantwa en commune de Buganda de la province Cibitoke. Un Imbonerakure de renom de la même province qui s’était rallié à l’armée dans ces opérations au Congo aurait périt dans ces combats selon ses proches.
La population de la plaine craint la propagation de ces combats qui auraient déjà emporté des civiles dans les hauts plateaux. « Je l’ai entendu comme ça. Je ne l’ai pas vu de mes propres yeux. On a dit que les militaires les ont rassemblés dans des maisons pour ensuite les enfermer à l’intérieur. Quand les combats ont éclaté, ils n’avaient plus où aller. Nombreux sont morts. C’est pourquoi les banyamulenge pleurent les leurs qui sont entrain de périr. »
La Rédaction de la RPA a cherché à joindre Floribert Biyereke, porte-parole de la Fdnb, mais sans succès. La rédaction a également cherché à connaître qui combattent contre les militaires Fdnb. Une source proche du mouvement Red-Tabara a non seulement reconnu que c’est ce mouvement mais a également reconnu que ce mouvement a déjà perdu 4 combattants et enregistré 2 blessés dans ces combats. La population de la plaine de la Ruzizi signalait encore des coups de feu dans l’avant-midi de ce lundi.