Au matin de ce mercredi, la haine et la peur se lisaient sur les visages des taxi-vélos des différents parkings de Bwiza qui, malgré eux, continuent de vaquer à leurs occupations quotidiennes non loin de l’endroit où leur collègue a été sauvagement assassiné. La victime s’appelait Jonas Ndayishimiye, natif de la colline Rubamvyi, commune et province Gitega.
La scène s’est déroulée plus précisément au niveau des bureaux de l’ONG Louvain Développement, sur l’avenue Muyinga se trouvant au quartier Rohero II en commune Mukaza dans la municipalité de Bujumbura. Selon nos sources, Jonas Ndayishimiye faisait son travail comme d’habitude quand il a été arrêté par un policier qui était en patrouille. Les mêmes sources font savoir que ce dernier a attrapé le porte-bagage du vélo de la victime et lui a intimé l’ordre de descendre et de lâcher son vélo, un ordre auquel Jonas n’a pas obtempéré. Ainsi a commencé le bras de fer. Les témoins oculaires interrogés par la RPA affirment que le policier a eu raison sur Jonas, et que ce dernier est tombé par terre, toujours en agrippant son vélo. Et, selon toujours les mêmes témoins, le policier en question en a profité pour armer et tirer sur la victime.
Après le coup de feu, les gens qui assistaient à la scène ont couru se mettre à l’abri. Selon toujours nos sources sur place, n’eut été l’intervention des autres policiers qui sont vite accourus, le policier aurait fait d’autres victimes car les autres taxi-vélos voulaient venger le leur.
Le policier a par la suite été conduit au cachot de la zone Rohero et le corps de la victime emmené à la morgue.
Les conducteurs interrogés ce mercredi matin nous ont signalé que le président de leur association est allé demander au chef de poste de Bwiza si c’est l’administration communale ou la police qui se chargera de l’enterrement de Jonas Ndayishimiye. Mais la réponse ne leur avait pas encore été donnée jusqu’à ce mercredi soir.
De son côté, le ministère de la sécurité publique avance la légitime défense comme pour justifier cet assassinat. Selon Pierre Nkurikiye, porte-parole dudit ministère, la victime faisait partie des malfaiteurs qui ont lancé des pierres aux policiers qui avaient la mission d’attraper les taxis-vélos qui voulaient entrer au centre-ville.