Les propriétaires des parcelles environnantes au site destiné au futur palais présidentiel ne décolèrent pas. Ils demandent au gouvernement de revenir sur sa décision de les « spolier » de leurs terres pour la plupart héritées de leurs parents ; ou acquis difficilement à coups de sacrifices.
« Le gouvernement a pris la mesure d’ériger son palais présidentiel et beaucoup ont perçus leurs indemnités avant de quitter les lieux. Par après, 3 ministres y compris le ministre de la sécurité Bunyoni et celui de l'environnement nous ont ordonné à notre tour de quitter l'endroit. Parmi nous, il y a des natifs et ceux qui ont acheté des parcelles. Nous ne voyons pas comment le gouvernement peut prendre de telles mesures injustes pour nous », se plaint aujourd’hui un habitant menacé d’expulsion.
La décision de les chasser définitivement du site sur une étendue de 200 hectares autour du palais est contenue dans une correspondance du ministre en charge de l’aménagement du territoire datée du 14 mars 2017. « Les infrastructures et les cultures se trouvant dans le périmètre de 40ha doivent impérativement dégager cet endroit au plus tard le 31/3/2017 tandis que tous les autres gens se trouvant dans les 160ha restants doivent immédiatement arrêter toute construction et quitter dans les plus brefs délais », écrit le ministre Célestin Ndayizeye.
Cette lettre adressée entre autre au ministre de l’intérieur et celui de la sécurité publique leur demande de « prêter main forte » au ministère de l’aménagement du territoire pour faire libérer le site en question. Ceci laisse craindre l’usage de la force pour expulser tous les occupants.
Les propriétaires des parcelles visées par la mesure indiquent que le gouvernement aurait en réalité l'intention de redistribuer leurs terres à des hauts cadres du parti CNDD-FDD et annoncent qu’ils ne céderont pas. Ils jugent entre autre dérisoires les indemnités proposés par le gouvernement à l’époque, étant donné la dépréciation de la monnaie burundaise et la valeur actuelle de ces parcelles.