Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Quatre mois depuis l’incendie et la destruction méchante des radios privées.

3413
Rate this item
(0 votes)

Une journée après le putsch manqué du 13 mai dernier, une opération d’envergure était menée le 14 mai par des éléments de la police et de l’armée pour incendier toutes les radios privées de la place. La radio REMA proche du parti au pouvoir avait été également brûlée et incendiée le jour du coup d’Etat raté par la population en colère et des militaires putschistes.

 

La préparation de cette opération musclée n’était pas pourtant inconnue de la Radio Publique Africaine (RPA) qui deux semaines avant son interdiction, avait reçu des informations comme quoi elle pouvait être saccagée d’un moment a l’autre. Les informations publiées par la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur le mouvement qualifié d’insurrectionnel déclenché le 26 Avril 2015 dans son rapport d’Août sont on ne peut plus faussées.

Selon ce rapport à la page 18, « en date du 13 Mai 2015, (ils) les insurgés  ont passé outre la fermeture de la RPA en procédant à sa réouverture immédiate. Après la réouverture, ils ont posté cinq militaires parmi les insurgés pour assurer la garde de cette radio. Le but de cette réouverture forcée de cette radio était de relayer les messages de ces insurgés (….) Certaines autres stations de radio ont été prises et gardées par les mutins. Les dégâts qui s’y sont produits sont dus à la résistance des mutins qui les gardaient….. »

De tels propos veulent occulter le fait que les radios ont fait leur devoir en médiatisant le déroulement des manifestations.

Le rapport fait un amalgame entre médias, insurgés et putschistes.

Le fait d’interdire la RPA après son antenne de Ngozi relevait de cette volonté de faire un blackout total sur l’information à propos de ces manifestations contre le troisième mandat du chef de l’Etat.

Ce rapport fait un amalgame entre médias, insurgés et putschistes. Une manière de se couvrir pour occulter le fait qu’il y avait un plan machiavélique de destruction des radios privées. Lesquelles avec la société civile avaient déjà dénoncé des crimes d’Etat et d’autres pratiques occultes comme l’entrainement paramilitaires de miliciens Imbonerakure à Kiliba-Ondes suivies de l’assassinat  des trois sœurs italiennes de Kamenge.

Des cadavres ligotés découverts à Buterere.

Pour le moment avec le vide laissé par la destruction des médias, le pouvoir assassine et torture suivant son bon vouloir. Dernièrement, des cadavres ligotés ont été découverts à Buterere. Des scènes qui se repèrent à longueur d’exécutions extrajudiciaires devenues un mode de gouvernance. A l’époque de fonctionnement des radios privées, les journalistes s’impliquaient et jouaient le rôle de « Watch dog ». Le fait de dénoncer les violations de droits de l’homme obligeaient le pouvoir à prendre des mesures disciplinaires et judiciaires contre certains de ses agents. Quand bien même ces derniers étaient libérés, le pouvoir n’avait d’autre choix que d’être redevable de ses propres actes.

L’envoi des miliciens en entrainements paramilitaires en République Démocratique du Congo (RDC) relevait de cette volonté d’échapper à la traque méthodique des médias contre les mauvaises pratiques du pouvoir.

Mal également lui en a pris de conduire ces miliciens en RDC puisque les médias et la société civile ont vite fait de découvrir le pot au feu. Le pouvoir avait beau se débattre comme le diable dans le bénitier, tous ces agissements étaient portés à la connaissance du public. La dernière bourde en date fut celle de l’assassinat des trois sœurs italiennes, lesquelles selon les enquêtes de la RPA, étaient sur le point de dévoiler la complicité entre certains membres du clergé et certains gradés des renseignements dont Feu le Général Adolphe NSHIMIRIMANA dans la prise en charge médicale des miliciens et les subventions des médicaments destinées à des entreprises hospitalières appartenant à ces hauts gradés.

Pour le moment, le pouvoir s’est déchargé d’un lourd fardeau. Les médias l’obligeaient à rendre compte de ses actes devant l’opinion. Maintenant que les radios privées ont été détruites, la porte est ouverte à l’impunité. Tous les pouvoirs législatif et judiciaire avaient été instrumentalisés par l’exécutif. La nature ayant horreur du vide : la société civile et les médias faisaient fonction de critique du pouvoir et d’éveilleur des consciences.

Dans le vide actuel laissé par ces médias et l’absence de l’autorité morale des leaders de la société civile, la spirale de la violence ne pourra plus être enrayée et le rapport promis par le Procureur Général de la République sur l’incendie des médias jeté aux calendes grecques.

Tags

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 370 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech