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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

A l’ère où l’accès à l’information se fête partout au monde, les burundais se cachent pour écouter la radio

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Le 28 Septembre de chaque année, le monde entier célèbre la journée internationale de l’accès à l’information. Une journée qui arrive au moment où bon nombre de burundais ne jouissent plus de ce droit. Le peu qui continuent à le faire le font en cachette de peur d’être accusé par Bujumbura de collaboration avec les rebelles.

 

Depuis le début de cette crise liée au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, les burundais n’ont presque plus accès à l’information. Selon cet habitant de Bujumbura qui s’est entretenu avec la RPA, les seules radios qu’ils sont contraints d’écouter sont celles d’obédience gouvernementale.

 

‘’C’est un véritable casse-tête, on ne parvient plus à écouter les informations qu’on veut. Avant on pouvait écouter diverses informations sur ce qui se passe dans le pays notamment avec la RPA, la Radio Isanganiro, Bonesha FM et Renaissance qui ont été brûlées. Pour le moment, on n’a accès qu’à une seule source d’informations qui ne nous éclaire pas sur la crise actuelle’’, nous témoigne un des citadins.

 

Ceux qui ont la possibilité de pouvoir suivre les émissions diffusées par certains médias détruits par le pouvoir de Bujumbura le font discrètement et en cachette pour ne pas s’attirer les foudres de ce dernier qui, une fois qu’il leur met la main dessus, les taxe d’insurgés ou de rebelles, et leur en fait payer le prix.

 

‘’On n’est pas libre d’écouter le magazine Humura de la radio Rpa. Si tu es attrapé en train de les écouter sur les réseaux sociaux, tu es accusé de collaborer avec des mouvements armés tel que ceux qui ont tenté de faire le putsch. Pour les écouter, il faut se cacher’’, regrette cet autre habitant de Bujumbura.

 

Aujourd’hui où le monde entier célèbre la journée internationale de l’accès à l’information, la majeure partie des burundais ne jouissent plus de ce droit et n’arrivent plus à suivre l’évolution de la crise qui secoue le pays depuis plus de deux ans, surtout que presque tous médias burundais indépendants ont été réduits au silence par le gouvernement en place

 

L’accès à l’information, un droit également interdit aux journalistes

 

Selon le président de l’Observatoire de la Presse Burundaise, les journalistes des médias détruits et contraints à l'exil n'auront pas l'accès libre aux informations, tant que la situation politique actuelle n'est pas résolue.

 

"Il y a beaucoup de problèmes liés à l'accès à l'information pour nos amis qui doivent d'abord accéder à ces informations ensuite les traiter et les diffuser. Il y avait déjà avant la crise de 2015 des problèmes avec certains secteurs administratifs et directions du pays qui ne comprenaient pas pourquoi ils devaient donner les informations. Maintenant avec la destruction de certains médias indépendants dans la nuit du 13 au14 Mai 2015, la situation a empiré. Ceux qui sont restés au pays et qui ont voulu donné l'information ont été ciblés, tyrannisés et poursuivis car ces derniers avaient cet objectif de pouvoir accéder à l'information. Bien évidemment, avec d'autres sources, nous parvenons à travailler avec les contacts dans le pays ou à l'extérieur du pays’’, explique Innocent Muhozi, directeur de la Radiotélévision Renaissance détruite en 2015.

 

Ce professionnel des médias regrette toutefois que les journalistes, à eux-seuls, ne peuvent pas faire grand-chose car, dit-il, c'est une question qui relève de la situation politique globale du pays. Il est alors impossible de trouver une situation durable dans le pays si la situation globale n'est pas résolue, si la tyrannie signalée dans le pays ne prend pas fin, conclut Innocent Muhozi.

 

Les organisations internationales satisfaites des efforts des médias burundais

 

La Fédération Internationale des Journalistes(FIJ) s'inquiète de la violation du droit d'accès à l'information par le pouvoir de Bujumbura. Antony Belanger, secrétaire général de la FIJ indique que cette violation est contradictoire avec les textes que le Burundi a signé, il félicite cependant les journalistes qui continuent à faire leur travail depuis leurs pays d'asile.

 

"Toutes les initiatives qui permettent aux médias et aux citoyens d'obtenir une information recoupée et de qualité sont évidemment excellentes pour moi. Je sais qu'il n'est pas facile de faire son travail correctement à Bujumbura et au Burundi en général. Moi j’apprécie et je félicite mes collègues qui continuent à travailler depuis le Rwanda malgré tout. C’est un travail qui n’est pas rémunéré ou qui est rémunéré très difficilement, je m’imagine. Ce sont d’excellents défenseurs de la sécurité d’information, c’est pour cela que je peux parler d’acte de résistance »

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