Tout commence avec les sanctions du Fonds Mondial contre l’Instance de Coordination Nationale (ICN) présidé à l'époque par le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida. L’organe qui était chargé de la gestion des fonds, l’ICN, a été sanctionné pour ses performances plutôt médiocres en octobre 2017. Le PNUD a été désigné comme récipiendaire principal et unique des subventions évaluées à plus de 72 millions de dollars américains pour la période allant de 2018 à 2020. La gestion des médiateurs de santé dans tout le pays a été confiée à la croix rouge Burundi, désignée comme récipiendaire secondaire.
Depuis lors, les contrats des médiateurs affectés aux structures de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans tout le pays ont été modifiés. A la Nouvelle Espérance par exemple, les contrats indéterminés qu’avaient les médiateurs de santé ont été subitement suspendus et leurs salaires ont été revus à la baisse, ce qui a créé un conflit entre l’employeur et ces médiateurs de santé. La suspension des contrats et des soins médicaux pour cette catégorie du personnel soignant concerne aussi tous les médiateurs de santé des structures de prise en charge des porteurs du VIH/SIDA dans tout le pays.
La croix rouge Burundi leur a fait signer de nouveaux contrats. Curieusement, déplorent ces médiateurs de santé, le PNUD Burundi et la croix rouge Burundi, gestionnaires de l’argent du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme n’assurent pas les frais des soins médicaux pour les médiateurs de santé et leurs familles. Depuis le début de l’année 2018, les salaires ne sont pas réguliers. Aujourd’hui, ils viennent de passer deux mois sans salaires Ils réclament les salaires des mois de Juillet et Août 2018. Ils disent être dans une désolation totale dans cette période de la rentrée scolaire car ils sont dans l’incapacité d’acheter du matériel scolaire pour leurs enfants.
La croix rouge Burundi leur a expliqué que le Fonds Mondial a exigé des rapports sur la gestion de la première tranche de financement pour opérer un autre décaissement, d’où le retard dans le paiement. Ces médiateurs de santé seraient victimes de la lenteur dans le processus de rapportage, une des défaillances qui a coûté chère au ministère de la santé qui s’est vu retirer la gestion des fonds.