Ce phénomène de suicide se remarque presque dans toutes les zones du camp de Nduta. Deux réfugiés se sont suicidés dans la zone 5 tandis que les zones 2, 4, 7 et 11 enregistrent chacun un cas de suicide.
Nombreux parmi eux sont les hommes et les problèmes familiaux en sont la cause, du moins selon un agent communautaire du HCR. « Quatre hommes se sont suicidés ici à Nduta. Ce phénomène est dû au fait qu’ils n’étaient plus à mesure de faire vivre leurs familles. Ils étaient toujours en conflit avec leurs femmes suite au manque de moyens car n’ayant pas d’emploi. Puisque leurs épouses leur demandaient toujours de l’argent, ils ont eu des problèmes mentaux et tous les quatre ont fini par se suicider. »
En plus de ces 4 hommes, 3 femmes se sont également suicidées. Pour le moment, le camp de Nduta compte 217 malades mentaux selon les statistiques de Médecins Sans Frontière, ‘’MSF’’. Cette ONG indique que l’incapacité à gérer tous les problèmes qui pèsent sur eux en est la principale cause, surtout pour les femmes. « Les femmes font souvent face à beaucoup de problèmes familiaux et domestiques. Certaines sont violées tandis que d’autres subissent différentes sortes de tortures. Quelques fois, elles découvrent des cadavres dans des forêts lorsqu’elles sont à la recherche du bois de chauffage. Il y a aussi des coups de feu qui se font souvent entendre aux environs du camp et elles craignent d’être séparées de leurs conjoints. Elles craignent également d’être malmenées par des Imbonerakure qui les poursuivent en provenance du Burundi d’où ces problèmes mentaux. », précise un agent de MSF.
Dans ce camp de Nduta, les réfugiés qui ont des problèmes mentaux sont pris en charge par l’ONG MSF. Un groupe d’agent communautaire a été mis en place pour apporter une aide à domicile à ces réfugiés. Selon les statistiques de MSF, depuis l’accord entre Rugola, ministre de l’intérieur tanzanien et Barandagiye du Burundi, lequel accord consistait à rapatrier de force les réfugiés burundais qui sont en Tanzanie, le nombre de malades mentaux dans ce camp a augmenté de 60.
La situation se présente ainsi au moment où la journée internationale de la santé mentale sera célébrée ce jeudi 10 octobre. Et selon l’Organisation mondiale de la santé, ‘’OMS’’, toutes les 40 secondes, une personne au monde met fin à ses jours. Un phénomène qui, selon Devera Kestel, directrice du Département santé mentale et abus de substances psychoactives, entraine des tragédies au sein des familles et de la communauté environnante.