Selon ces pêcheurs, « cette situation a bloqué tout mouvement de circulation et de passage des gens sur la colline de Kiyonza, frontalière avec la région du sud du Rwanda par le lac Cohoha ». La population résidant sur cette colline se dit aussi mecontente de cette mesure. Elle précise en outre qu’elle a été prise suite à cette crise sociopolitique que traverse le pays dans le but de freiner l’afflux des refugiés burundais au Rwanda, car poursuit-elle, « une grande partie des réfugiés empruntait ce passage ».

Cette population, dont la plus grande partie vivait de la pêche, se dit sidérée de cette mesure : « Depuis lors, le gouverneur nous a strictement interdit de pratiquer la pêche dans le lac. En ce moment, les conditions de vie se détériorent de jour en jour faute de travail ».

Ces pêcheurs demandent au gouverneur de Kirundo de revoir cette mesure afin qu’ils puissent reprendre le travail et sauver leurs familles qui vivent actuellement dans une misère sans équivoque.

« Mesure prise pour protéger les petits poissons »

C’est la raison avancée par Melchior Nankahomba, gouverneur de la province Kirundo. Cette autorité administrative indique que cette mesure s’inscrit aussi dans la cadre d’empêcher la pêche de petits poissons : « Certains pêcheurs pratiquent une pêche traditionnelle et artisanale avec du matériels archaïque pouvant décimer les petits poissons », a-t-il remarqué. 

Il ajoute aussi que la mesure a été prise dans le souci de renforcer la sécurité au niveau de ce passage frontalier menant vers la Rwanda, car, selon les enquêtes qui ont été menées, dit-il : « Il s’est avéré que certains piroguiers déplaçaient, quelques fois, des fauteurs de troubles et cela sur toutes les rives ».

Le gouverneur de cette province interpelle néanmoins ces usagers du lac Cohoha « de s’atteler à d’autres activités rémunératrices d’argent en attendant que la situation se normalise ».