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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Bujumbura frappé par des attaques simultanées la nuit dernière

novembre 16, 2015 0 2967
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Des explosions de grenades et tirs à l’arme automatique ont retenti dans la nuit de ce dimanche à lundi dans plusieurs quartiers de la ville de Bujumbura. De sources concordantes dans les quartiers ciblés, plus de 10 policiers auraient péri à Musaga et une dizaine d’autres personnes à Bwiza près d’un bar bien que le bilan exact soit difficile à être établi. La police évoque quatre personnes tuées dont 3 « assaillants ».

C’est après minuit que les explosions de grenades ont retenti dans plusieurs quartiers du nord au sud de la ville de Bujumbura. Musaga, Kanyosha, Jabe, Nyakabiga et Bwiza ont connu la peur et la panique cette nuit au moment du début de ces attaques que beaucoup qualifient de simultanées.

 

A l’aube ce lundi, le bilan fait état d’une dizaine de personnes tuées au Bar Escotis situé à Bwiza, un bar très connu pour sa fermeture tardive parfois ouvert jusqu’à l’aube. Des sources sur place à Bwiza et confirmées par des clients du bar qui ont survécu à l’attaque et qui ont requis l’anonymat, indiquent que des grenades ont été lancées en direction des clients du bar qui se trouvaient à l’extérieur à ce moment aux environs de une heure du matin. « On a aussitôt éteint les lumières et fermés les portes du bar pour nous barricader » indique un des témoins.

 

D’autres témoins signalent que 3 policiers en poste près du bar ne sont pas parvenus à intervenir face à la violence de l’attaque. « Juste après les grenades, des tirs à l’arme automatique ont retenti » poursuit notre témoin. Les personnes qui ont attaqué le bar Escotis n’ont pas été identifiées selon nos sources mais se déplaçaient dans une camionnette de couleur blanche. Des blessés auraient également été évacués dans les hôpitaux. A propos de l’attaque à Bwiza, le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye parle de trois « criminels » tués. Non loin de Bwiza, à Nyakabiga et Jabe aucune victime ou dégât matériel n’a été signalé.

 

 

Des policiers visés à Musaga

 

 

Au sud de Bujumbura dans la zone Musaga, une position de police a été attaquée près du lieu communément appelé « Kwa Vyisi » de même que celle en poste au bureau de la zone. Des sources à Musaga évoquent 5 policiers tués. Parmi ces 5 policiers, 3 auraient été mutilés au niveau des jambes par leurs bourreaux tandis que 2 autres ont été tués ce lundi matin lors d’une nouvelle attaque près du marché de Musaga poursuivent nos sources.

 

Mais le bilan est incertain et pourrait être beaucoup plus lourd car un officier de la police nationale nous confie que près de 15 policiers du Groupement Mobile d’Intervention Rapide (GMIR) auraient péri à Musaga et une mitrailleuse ainsi qu’une lance-roquette dérobés par les auteurs de l'attaque. Le porte-parole de la police évoque pour sa part un policier tué et un autre blessé.

 

A Musaga, un civil a aussi été attaqué la nuit dernière. Il s’agirait d’un certain Désiré Nzisabira, membre actif du parti MSD en zone Musaga qui a fait objet d'attaques hier soir à son domicile sis à la 1ère avenue Musaga. Des hommes armés lui ont tiré dessus et il a été atteint au niveau de la gorge par 5 balles de pistolet. Selon les voisins ont pu le conduire à l'hôpital, ses chances de survie seraient très minimes. Ce militant du MSD avait fait à maintes reprises objet de persécutions et d'arrestations arbitraires. Depuis le mois d'Août, Désiré Nzisabira avait été arrêté et détenu plus de trois fois par les services de sécurité.

 

Dans cette même partie de la ville, une réunion de sécurité présidée par le Premier Vice-président de la République Gaston Sindimwo et le Ministre de la Sécurité Alain Guillaume Bunyoni était prévue près du marché de Musaga. Mais la réunion a été précipitamment annulée suite aux attaques à la grenade de la veille et de ce lundi matin, et ce alors que le lieu de la réunion avait été préparé et sécurisé.

 

A Mutakura, cette fois au nord de la capitale, le porte-parole de la police nationale indique que 4 policiers ont été blessés.

 

 

Le Maire de la ville attaqué à son domicile

 

 

Dans la série d’attaques simultanées de la nuit dernière, le domicile du Maire de la ville Freddy Mbonimpa a été attaqué au quartier INSS. Des tirs nourris ont endommagés un véhicule, des vitres de la maison, des murs qui gardent encore des traces de balles. Les auteurs de l’attaque ont atteint également la chambre des enfants du Maire, mais heureusement sans faire de victimes. Dans cette chambre, un engin explosif qui n’a pas explosé lors de l’attaque a été saisi par la police. Ce lundi après-midi, 2 kalachnikovs et des treillis militaires ont été présentés par la police comme ayant servis lors de l’attaque au domicile du Maire de la ville, mais aucun suspect n’a été présenté pour le moment.

 

 

Nouvelles explosions de grenades ce lundi matin

 

 

Décidément, la nuit aura été longue pour les habitants de Bujumbura mais aussi la matinée de ce lundi très mouvementée. Peu avant midi, des grenades ont été lancées par des hommes non identifiés à bord de 2 motos. Leur cible était le bureau de la zone Kamenge et la gare du nord selon plusieurs témoins, une attaque qui a fait 3 policiers blessés selon Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police. Des tirs ont retenti juste après, provoquant une panique.

 

Nos témoins précisent que juste après, le quartier 6 de la zone Ngagara a aussitôt été bouclé par des policiers portant des tenues de la garde présidentielle. Officiellement à la recherche des auteurs de l’attaque à Kamenge, ces policiers ont systématiquement volé les biens des habitants des différents appartements des « blocs » visités. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que les policiers ont évacué le quartier 6 de Ngagara.

 

Ces attaques ont suscité la peur et la crainte au sein de la population de la ville de Bujumbura. Elles interviennent une semaine après la fin de l’échéance du 8 novembre qui avait été fixée par le Président Nkurunziza pour exiger la remise volontaire des armes à feu illégalement détenues par les civils. Juste après cette échéance, des fouilles perquisitions avaient été menées par la police dans les quartiers dits « insurgés » selon les termes des autorités, pour désigner les quartiers marqués par les manifestations contre le 3ème mandat du Président Nkurunziza. Mais ces nouvelles attaques de ce dimanche soir et lundi matin font craindre le pire dans les jours à venir alors que le Gouvernement assurait maîtriser la situation dans cette période caractérisée par une crise politico-sécuritaire. 

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