C’est un soir il y a plus de trois semaines que les trois corps ont été amenés par des agents du service national des renseignements à l’hôpital de Cibitoke. Des sources indiquent que ce n’est pas la première fois que des corps sont acheminés à la morgue de cet hôpital par des agents du SNR ou de la police.
La plupart des victimes sont des jeunes hommes dont les corps sont transportés la nuit : « les trois corps ont été amenés tard le soir entre 22 heures et 23 heures il y a trois semaines. Mais ils sont ici depuis plus longtemps que les autres. D’habitude, les corps ne restent que quelques jours avant que l’administration ne les enterre » dénonce un témoin. Il dit avoir vu les corps qui sont ceux de jeunes hommes violemment assassinés : « on n’a aucune idée du lieu où ils ont été tués et on ne les a pas identifiés. Nous sommes témoins de ces scènes atroces mais on n’ose pas dénoncer » poursuit notre source.
L’hôpital de Cibitoke n’ose également pas faire payer les frais de conservation à la morgue aux agents de la police et du SNR qui acheminent les corps. Nos sources à Cibitoke ajoutent que ces mêmes agents se sont chamaillés tout récemment et l’un d’eux a été emprisonné : « un certain Anaclet a été arrêté pour avoir libéré des jeunes qui avaient été pris en possession d’armes ». Ce qui expliquerait que les corps des trois jeunes hommes aient passé plus de temps à la morgue de l’hôpital.
Les personnes identifiées parmi les agents des services de sécurité qui apportent des corps de jeunes assassinés sont le responsable du service national des renseignements à Cibitoke ainsi que le Commissaire de police de la province qui utilisent le véhicule du Commandant du camp Cibitoke, ajoutent nos sources. « C’est dans un hôtel de Rugombo appartenant à un certain Niyukwizera qu’ils se réunissent avant d’apporter les corps au chef-lieu de la province Cibitoke » révèle notre source.
Les habitants sont très inquiets du nombre de corps acheminés en cachette à la morgue de Cibitoke. « Cela a commencé en décembre de l’année dernière. On demande à ce que les familles des victimes soient informées de la perte des leurs » conclut notre source.
Ce lundi, après que l’information de la présence de ces trois corps ait commencée à circuler, l’administrateur communal de Rugombo a donné l’ordre d’enterrer les jeunes hommes. Mais les défenseurs des droits de l’homme à Cibitoke exigent au préalable des enquêtes pour connaître leurs identités ainsi que des circonstances de leur mort et les auteurs