Karuzi : Les fonctionnaires forcés de contribuer pour la construction d'un "stade"
La colère gronde au sein des fonctionnaires surtout des enseignants de la Province Karuzi. Les autorités provinciales leur exigent des contributions forcées pour la construction d'un stade. Ces fonctionnaires demandent à ce que ces contributions forcées soient suspendues.
Selon plusieurs sources à Karuzi, tous les fonctionnaires sont dans lobligation de contribuer pour la construction du stade.
Cette exigence a été formulée juste après le lancement officiel de la construction de ce stade par les autorités provinciales.
Les enseignants, qui constituent le gros des fonctionnaires, dénoncent cependant le caractère forcé de ces contributions. « Dès l'annonce de la construction du stade de Karuzi, ils ont fait circuler des formulaires de contribution à tous les fonctionnaires. Ils ont exigé une contribution de 3% du salaire calculé sur douze mensualités et ça devient 3% du salaire annuel ! A défaut de payer la contribution, nous ne pourrons plus bénéficier d'aucun service de l'administration », explique une source à Karuzi.
Les enseignants ainsi que les autres fonctionnaires n'ont reçu aucune explication convaincante sur lobjectif de ce projet. Ils se sentent obligés d'accepter contre leur gré de contribuer.
« Le formulaire provient de la Direction provinciale de l'enseignement. Tu n'as pas le droit à des explications, tu signes seulement devant ton nom que tu vas contribuer ou pas. Après avoir rempli le formulaire, la liste retourne à la Direction provinciale de l'enseignement, et malheur à celui qui n'a pas signé », se plaint un enseignant de cette province du nord-est du pays.
Ces fonctionnaires de Karuzi demandent la suspension immédiate de ces contributions forcées.
Le Directeur provincial de l'enseignement à Karuzi Stanislas Manirakiza n'a pas encore réagi à ces plaintes.
L'OLUCOME dénonce un vol organisé
L'Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques s'insurge contre ces contributions forcées et la collecte des fonds « sous prétexte de sécurité et de construction des stades » dans le pays. Selon Gabriel Rufyiri, Président de l'Olucome, il s'agit d'une « nouvelle forme de vol » dans un pays où la population croupit dans la pauvreté.
« Il y a les contributions en rapport avec la sécurité, en rapport avec la construction des stades et bien d'autres contributions. Ce qui nous inquiète, c'est cette façon de procéder qui est en dehors de toutes les normes en matière économique et financière », dénonce Rufyiri.
La seule façon de contribuer est celle qui est tracée par la loi organique des finances, la Constitution de la République du Burundi et la loi communale, explique lactiviste dans la lutte contre la corruption. En dehors de toutes ces lois, l'Olucome considère que c'est une « forme de vol en faveur de quelques individus ».
Gabriel Rufyiri demande que cette activité qui viole les lois en vigueur soit suspendue rapidement.
Leave a comment
Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.