Le gouvernement Burundais a décidé de substituer la bourse des étudiants de l’Université à un prêt-bourse. Les parents et les spécialistes en éducation craignent que l’enseignement supérieur soit désormais réservé à une partie privilégiée de la société burundaise.

 

« Avec le prêt-bourse, l’Université sera la chasse gardée des familles qui ont beaucoup de moyens ou des parents ayant une retraite aisée. Pour ceux qui sont de la classe moyenne, ils peuvent faire une croix sur l’enseignement supérieur. Car, sans la bourse, les étudiants ne pourront plus se payer certaines charges pour épargner leurs parents. Surtout que la vie est devenue de plus en plus chère », confie un parent très inquiet après l’annonce. 

 

Pour le spécialiste en éducation Libérat Ntibashirakandi, il est inconcevable que le gouvernement burundais ait pris une telle mesure en cette période socio-économique difficile. Dans un article qu’il a publié, il parle du « calvaire » de l’étudiant burundais, où il se retrouve dans des familles vivant dans une misère extrême et la monnaie burundaise qui ne cesse d’être dévaluée.

 

Cet expert en éducation propose au gouvernement burundais d’assainir ses relations internationales pour recouvrer ses finances d’antan. Une autre proposition vise à « exiger une taxe sur les produits de luxe, comme les voitures, l’alcool, le tabac et autres, afin de pouvoir recueillir des fonds pour payer la bourse des étudiants », ajoute l’expert. Il faut aussi exiger un impôt proportionnel au revenu de chaque famille, à l’exception des familles pauvres, conclut Ntibashirakandi.

 

Les étudiants concernés par cette nouvelle mesure sont également inquiets. Ils se demandent comment ils vont rembourser ce prêt avec le taux de chômage élevé au Burundi.