L'APRODH répertorie plus de 40 assassinats et 11 disparitions au mois d'octobre 2016
Quarante cas d'assassinats, onze personnes portées disparues et plus de 250 personnes arrêtées et illégalement détenues constituent les cas répertoriés par l’APRODH dans son rapport mensuel du mois d’octobre. Les agents des corps de défense et de sécurité mais aussi les jeunes du parti au pouvoir "Imbonerakure" sont pointés du doigt comme auteurs de ces crimes et délits. L'APRODH appelle le gouvernement du Burundi à négocier avec toutes les parties prenantes dans la crise burundaise pour apaiser la situation politico-sécuritaire du pays.
Ce rapport de l'APRODH signale que la sécurité s'est beaucoup détériorée. Les attaques des groupes armés non identifiés sur les axes routiers en provinces Bubanza, Bururi et Gitega mais aussi les tirs des policiers, les enlèvements et les arrestations arbitraires ont caractérisé le mois d'octobre.
L'APRODH a pu identifier 40 personnes tuées et 11 blessés dans les différentes provinces du Burundi. Dans les provinces Bururi, Cankuzo et Kayanza, six personnes ont été tuées dans chacune de ces provinces.
Ce rapport pointe du doigt 17 agents du Service national des Renseignements, 11 policiers, 1 militaire et 12 civils comme étant les auteurs de ces crimes et délits.
Le rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme et des prisonniers conclut aussi que le mois d'octobre a été marqué par des marches manifestations qui ont été organisées par le pouvoir de Bujumbura et ses alliés. Ce rapport rappelle les manifestations contre l'ONU, contre la résolution du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur l'envoi des enquêteurs indépendants au Burundi mais aussi celle du soutien du gouvernement burundais sur sa décision du retrait du Burundi de la CPI, organisées respectivement le 1er, le 8 et le 15 octobre 2016.
L'APRODH dit également avoir documentée 11 cas de personnes arrêtées par des agents des forces de défense et de sécurité qui sont portées disparues, ainsi que 266 personnes arbitrairement arrêtées et détenues illégalement.
L'APRODH dans son rapport du mois d'octobre reconnait n'avoir pas documenté beaucoup de cas de tortures, de traitements inhumains et dégradants car cette organisation n'a plus accès aux cachots, mais aussi car beaucoup de cachots clandestins ont été créés au cours de la crise. Ce rapport fait état de sept cas de tortures que l'APRODH a reçu via des témoignages des rescapés, des victimes et des familles.
Dans le domaine social, ce rapport parle des conditions de vie déplorable de 4.000 familles des communes Kirundo, Bugabira et Busoni de la province Kirundo frappées par la famine avec le cas alarmant de la commune Bugabira où 840 exilés sur la Colline de Kiri étaient déjà recensés au 25 octobre 2016.
Dans la conclusion de ce rapport, l'APRODH a émis ses inquiétudes par rapport à l'enrôlement sous la casquette de volontaire des jeunes "Imbonerakure" du parti présidentiel par le pouvoir de Bujumbura. L’organisation de défense des droits de l’homme demande plutôt des sanctions à l’endroit des jeunes impliqués dans les tueries et les pillages.
« Face à cette insécurité, le pouvoir de Bujumbura doit négocier avec toutes les parties prenantes à la crise politico-sécuritaire au Burundi pour trouver ensemble une solution durable », conclut le rapport mensuel de l’APRODH.
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