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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le Burundi retombe de la phase développement à la phase humanitaire

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Après une certaine période de disette et de pauvreté accrues au sein de la population, le gouvernement du Burundi, en collaboration avec les acteurs humanitaires présents au Burundi, ont lancé ce jeudi 19 Janvier 2017, un plan de réponse humanitaire 2017 pour le Burundi. 
 
Le Burundi est classé au 1er  rang mondial des pays les plus pauvres avec un Produit Intérieur Brut de 315.2$ américains/Habitant, et l’indice global de la faim présente le Burundi comme « un des pays en situation alarmante », indice supérieur à 30. 
 
Ainsi, selon les statistiques, 19% de la population burundaise, soit 1.000.460, sont en phase humanitaire, plus exactement les phases 3 et 4 du Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire (IPC).
 
« La limitation des échanges et de mouvements transfrontaliers avec la Tanzanie, la hausse des prix des produits alimentaires de base ainsi que le déficit hydrique sur la saison culturale 2016 B constituent des facteurs ayant provoqué la détérioration alimentaire au Burundi » selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM). 
 
Ces mêmes facteurs ont fait que la région Bweru tombe dans la phase 3 de la crise alimentaire. Dans cette région  et une partie des Plateaux secs de l’Est du pays, la production a chuté de 17 à 30%, selon les enquêtes du PAM de Juillet 2016.
 
Malgrè que le score de consommation alimentaire soit globalement faible pour toutes les zones, « la vulnérabilité est beaucoup plus prononcée dans les dépressions de l’Est ». Cette zone connaît un score de consommation alimentaire pauvre qui se limite de 10 à 30 %. 
 
De surcroît, les résultats du PAM montrent qu’au mois de Novembre 2016, la situation de la détérioration alimentaire s’est abimée dans 71 % des cas, comparativement au mois d’Octobre 2016.
 
Les Provinces les plus touchées sont celles du Nord et du Nord-Est du pays à savoir Kayanza, Kirundo, Ngozi, Muramvya, Cankuzo et Muyinga. Toutefois, le PAM souligne que « la situation politico-sécuritaire précaire de plus d’une année qui a poussé plus de 260.000 burundais à se réfugier vers l’étranger, et 58.400 déplacés vers l’intérieur du pays, associée à une économie faible depuis la crise déclenchée en Avril 2015 conduisent également à la fragilité de la sécurité alimentaire des ménages ».
 
C’est dans cette perspective qu’il a été organisé ce jeudi 19 Janvier 2017, une réunion à Bujumbura pour lancer le « plan de réponse humanitaire 2017 » pour le Burundi. Ce plan a été conjointement élaboré par les acteurs humanitaires présents au Burundi en consultation avec les autorités du gouvernement sur base des résultats de la revue des besoins humanitaires.
 
« Le Burundi avait quitté la phase humanitaire depuis 2007 ! »
 
Selon Pamphile Muderega, un ancien responsable du comité national de coordination des aides au Burundi, cette phase est normalement valable pour des pays en guerre ou qui sortent fraîchement de cette dernière. Selon lui, il est « dommage » que le Burundi soit dans cette phase car les pays donateurs ne pourront plus réaliser les projets à long termes. 
 
« Ça sera vraiment dommage si le Burundi devait passer de la phase de développement à la phase d’aide humanitaire. C’est une phase que nous avions déjà quitté. Depuis 2007, le Burundi était dans la phase de consolidation de la paix jusqu’en 2010 où on a entamé la phase de développement. Si en 2017, le Burundi retombe dans la phase humanitaire, c’est grave, car cette phase se fait normalement dans des pays en guerre ou qui sortent fraîchement de cette dernière, et où la population a besoin de tout, parce que la guerre a tout détruit », explique l’ancien chef du CNCA.
 
L’inconvénient immédiat est que dans une phase d’aide humanitaire, poursuit Muderega, il n’y a plus de projets à cours ou à moyen terme. Ce sont les projets du jour au jour ; seuls les biens de première nécessité sont donnés par les partenaires ou les donateurs pour sauver la population qui est  dans le besoin immédiat, indique-t-il.
 
Face à cette situation, l’économie nationale va chuter énormément comme le précise  également Pamphile Muderega. La cause principale est que les biens humanitaires qui vont entrer dans le pays doivent être exonérés de taxes, et les caisses de l’Etat se verront davantage en déficit.
 
« Il n’y a pas d’avantages pour les caisses de l’Etat. Normalement, les biens humanitaires ne sont pas taxés. Et puis, il n’y a pas de projection pour les projets durables et par conséquent, il n’y a pas de production. Or, quand il n’y a pas de production il n’y a non plus accès aux taxes. Dans ce cas, l’Etat n’aura pas de moyens pour faire ses propres projets d’investissement pour le développement. C’est une très mauvaise phase que tous les pays essayent d’éviter. Donc, c’est  dommage que notre pays retombe encore dans une phase humanitaire que nous avions quitté depuis 2007 », conclut l’ancien responsable du CNCA.
 
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