La sénatrice Spès Njebarikanuye du parti CNDD-FDD, et Vice-Président de la Chambre haute du parlement, a soutenu le gouvernement. Elle s’est interrogée sur la réaction de la communauté internationale vis-à-vis des discours officiels et propose même de porter plainte contre certains pays.
« Ces derniers jours, les déclarations des autorités burundaises sont défiées par la communauté internationales. Ces grandes puissances n’ont pas confiance aux paroles de nos ministres de l’Intérieur et celui des Droits de l’Hommes. N’y-a-t-il pas moyen de porter plaintes contre ces puissances ? A voir comment la communauté internationale en l’occurrence la Belgique, l’Allemagne et la France s’intéressent au Burundi, je me rends compte que notre pays est devenu une grande puissance », a lancé la sénatrice de la majorité.
Le ministre burundais de l’intérieur a répondu aux élus en des termes peu habituels, à la limite du racisme estiment certains acteurs politiques. Selon Pascal Barandagiye, les « blancs » ont coupé l’aide au Burundi après l’échec de faire chuter le régime actuel.
« Tous ces montages de génocide sont des plans bien étudiés pour tous les pays africains. Partout où le blanc a voulu changer le régime en Afrique, le schéma est unique et vient d’un même livre. C’est un montage de génocide et on accuse les dirigeants de préparer ou de faire un génocide. Ils sont venus en Afrique pour piller nos biens qu’ils emportent chez eux, ils reviennent sous-prétexte de nous aider, mais cette aide retourne chez eux dans ce qu’ils appellent expertise », a expliqué Pascal Barandagiye aux parlementaires burundais.
Pascal Barandagiye estime que le gouvernement a su « tenir en échec les blancs » dans leur tentative de plonger les burundais dans une guerre civile et le génocide.
Le quatuor des membres du gouvernement devant les parlementaires avait ainsi le même discours. Selon le Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, les blancs n’aiment pas Nkurunziza et veulent le destituer.
« Les blancs ont un objectif de changer le régime actuel pour imposer un système qui les satisfait. Donc, ils n’accepteront jamais qu’il y a la paix au Burundi. Nous avons invité le parlement européen à venir voir les avancés et ils ont refusé de venir. De là, nous avons eu un argument que nous avons présenté aux pays de l’ACP, d’où le rejet de la mission d’établissement des faits », a expliqué Alain Aimé Nyamitwe.
Aimé Léontine Kanyana, Ministre de la Justice accuse pour sa part les européens de « protéger » les terroristes ; en l’occurrence les membres de l’opposition visés par des mandats d’arrêt et qui vivent en exile.
Concernant les rapports sortis sur la situation des droits de l’homme Burundi, le Ministre en charge des Droits de l’Homme a estimé que ces textes « n’engagent pas le Burundi ».
« Même les experts nommés pour former une commission mèneront une enquête a des fins non crédibles», a martelé Martin Nivyabandi à l’hémicycle de Kigobe.
Pour Agathon Rwasa cependant, 1er Vice-Président de l’Assemblée Nationale et membre de l’opposition, le pouvoir fait injustice à tous ceux qu’il qualifie d’opposants et tous ces écrits rapports cités en sont les conséquences et résultats.
« La charte Européenne impérialiste dont parle le Ministre régi les relations internationales en général. Mais je trouve que les autorités burundaises accusent l’Europe alors que les écrits dans les rapports relatent ce que nous vivons au quotidien. Même s’il y avait un quelconque détracteur, il pourrait plutôt profiter de cette situation que les dirigeants ont eux-mêmes créée », a dénoncé Rwasa.
Agathon Rwasa, en même temps Président du parti FNL non reconnu par le Ministère de l’Intérieur, met un accent particulier sur le fait que le gouvernement prive aux politiques de l’opposition le droit de jouir effectivement de la liberté de faire la politique comme le stipule la loi burundaise.
En réaction aux propos des ministres burundais, Onésime Nduwimana, ancien porte-parole du CNDD-FDD, conclut à un état de moralité critique des institutions burundaises.
« Comment un ministre de l’Intérieur ose dire que les grandes puissances passent par les ONGs pour destituer les dictateurs! C’est se moquer du monde entier. Nkurunziza invente du n’importe quoi pour fuir sa responsabilité dans les maux que souffre le Burundi. Comment le Ministre Martin Nivyabandi ose mentir aux députés que les résolutions des Nations Unies et autres organisations sur le Burundi ne concernent pas les burundais, alors qu’il sait à l’avance que le Burundi est signataire des conventions des Nations Unies » ? s’interroge l’ex-porte-parole du CNDD-FDD passé à l’opposition.
Onésime Nduwimana, contraint à l’exile pour s’être opposé au 3ème mandat du Président Nkurunziza en 2015, dénonce à nouveau le cercle formé par le Président Nkurunziza et un petit groupe autour de lui qui incarnent le mal commis aux burundais.
« C’est regrettable d’entendre la ministre de la justice qualifier les opposants de terroristes quand ses instances sont qualifiées d’incompétence, totalement dépendantes de l’exécutif et des corrompus », accuse Nduwimana.
Pourquoi le gouvernement du Burundi refuse une enquête indépendante qui, à la fin, donnerait la lumière si elle sait que les exilés sont des terroristes, s’interroge encore Onésime Nduwimana évoquant le mensonge des membres du gouvernement.