Selon le parti UPRONA, financer une mission étatique comme les élections est une bonne chose. Cependant, le contexte politico-sécuritaire et socio-économique n’est pas favorable à la préparation des élections. Tatien Sibomana, porte-parole de l’UPRONA non reconnu par le gouvernement, explique que la pauvreté sans nom qui hante la population est également inhérente à la crise que traverse le Burundi.
« Cette pauvreté est due d’une part à la violation de l’accord d’Arusha et de la Constitution en briguant un mandat illégal et illégitime. D’autre part, les conditions climatiques et météorologiques n’ont pas été tellement bonnes et les productions n’ont pas suffi pour satisfaire les besoins de la population en termes alimentaires. Elle vit des conditions difficiles, d’où elle ne pouvait pas subir des pressions de quiconque pour contribuer aux élections », déclare Tatien Sibomana en réaction à l’appel du Président Nkurunziza.
La conjoncture actuelle n’est pas propice aux élections.
Le Parti Uprona estime en outre qu’il faut préparer des élections en bonne et due forme.
Pour ce parti, même le contentieux électoral de 2015 n’est pas encore vidé. Il suggère de mettre en place le « dialogue inclusif d’Arusha » afin de sortir d’abord de la crise, de mettre en place des institutions « plus ou moins crédibles » aux yeux de la communauté nationale et internationale, afin que ces dernières puissent préparer un véritable processus électoral, « légal, légitime, transparent, démocratique, et crédible ».
« Or, des centaines de personnes sont mortes ; d’autres vivent en exil suite à la crise », ajoute Tatien Sibomana. Il demande aux autorités politiques du moment d’assainir le climat politique et de faire recours aux supports traditionnels.
Les mêmes populations sont aussi de temps en temps « forcées à cotiser pour octroyer les salaires aux milices Imbonerakure », dénonce le porte-parole de l’UPRONA non gouvernemental. Ces derniers n’ayant aucune mission officielle qui permet à la population de contribuer à leur rémunération, le parti du Prince RWAGASORE qualifie cet acte de « vol avec extorsion ».
Tatien Sibomana appelle la population à « résister à de telles rançons » qui ne figurent nulle part dans la loi burundaise, et aux organes étatiques de faire respecter la loi.